Produite par HBO en 2003, « K Street » reste une série plutôt confidentielle en France, et ce malgré le fait qu'elle ait été réalisée par Steven Soderbergh. Ne comprenant qu'une seule et unique saison, elle nous propose une immersion façon cinéma vérité dans une firme de lobbyistes de Washington et nous montre comment ces derniers essayent de s'imposer en tant qu'hommes clés dans les sphères d'influence du monde politique et de l'industrie afin d'être en mesure d'exercer un pouvoir sur la vie en société et mieux la manipuler.
Tout le challenge de la série était à l'époque de proposer aux téléspectateurs américains un show directement en prise avec l'actualité grâce à un tournage effectué dans la semaine précédant la diffusion. L'image adopte ainsi une forme expérimentale, avec un cadre brusque et une caméra DV qui tremble comme si tout était pris sur le vif. L'intrigue, qui peut parfois paraître obscure, mélange des personnalités du monde politique qui jouent ici leurs propres rôles (le couple James Carville & Mary Matalin, complétement inconnu en dehors des États-Unis) à des acteurs de télévision confirmés, que ce soit John Slattery (« Mad Men »), Mary McCormack (« Urgences »), Roger Guenveur Smith (« Oz »), ou encore Robert Prosky et Elliott Gould dans des second rôles. Sur le même principe, mais appliqué à des comédiens qui tentent de percer à Hollywood, « K Street » rappelle « Unscripted » produite en 2005, une autre série HBO qui fût ignorée, et ce malgré George Clooney et son complice Grant Heslov à la mise en scène.
Plusieurs années après sa diffusion, « K Street » demeure une curiosité destinée avant tout aux fans de la chaîne HBO se voulant exhaustifs. Pas inintéressant certes, mais pas non plus passionnant.