Citation de James Baldwin
J'ai beaucoup retardé le visionnage de Kaguya-sama: Love is War, notamment car n'étant pas aller plus loin que son titre et son affiche plutôt style "Yuri chiant". Mais après plusieurs commentaires élogieux d'amis, une moyenne Senscritique relativement haute et le fait de m'être penché sur le pitch de base qui laissait entrevoir des idées ressemblant à l'excellent Karakai Jōzu no Takagi-san, il fallait que je me penche sur cette nouvelle comédie romantique.
Le pitch de base est assez simple: Dans un lycée de riches, les deux meilleurs élèves de l'établissement Shirogane Miyuki et Kaguya Shinomiya se dévorent d'amour l'un et l'autre. Mais aveuglé par l'arrogance et convaincu que celui a qui on déclare sa flamme aura une domination psychologique sur le déclarant. Ils vont donc user de leurs intellects pour que l'autre se déclare en premier, une phrase reviendra même souvent dans les premiers épisodes "À l’amour comme à la guerre, le premier à se déclarer perd !"
Ce scénario, assez basiques à la base bénéficient de deux ressorts comiques et narratifs présents tous le long de l'intrigue et se complétant à la perfection. On a forcément le coté " is War" qu'on remarque dès le début avec un opening à la "James Bond", mais aussi cette voix beaucoup trop badasse pour ce qu'elle raconte dont ses fins de scénettes avec la présentation du vainqueur du duel. Et c'est sans parler de tous les plans alambiqués ridicules que nous concoctent notre duo de choc (je reviendrai sur leur relation plus tard). Cette façon de faire des caisses sans trop en faire des caisses pour le moindre détail presque négligeable marche du tonnerre.
On retrouve aussi le coté "Love" avec surtout le personnage de Chika dont la "Chika Dance" est limite devenu un incontournable de la culture japanime (en moins d'un an) avec tous ses faciès et autres animations cartoons qui en plus de son comportement absurde casse efficacement la tension débile instaurée par le coté "is War". Chika laisse également entrevoir le message du "l'excès de passion est parfois un barrage au plaisir" dans la scène des ramens de l'épisode 11. On retrouve également un aspect comique léger dans le personnage du trésorier, qui est la seule personne assez normale dans ce monde de fou, ce qui lui vaut souvent le coup d'en prendre plein la gueule (pour notre plus grand plaisir sadique).
Par rapport à la relation qu'entretiennent nos deux héros, on se rend rapidement compte que se ne sont pas les mêmes choses qui les bloquent. Là ou Shirogane Miyuki a plus peur de n'être qu'un pantin de plus dans la collection de jouet de sa richissime amoureuse, Kaguya Shinomiya se montre plus comme inexpérimentée par rapport aux autres. Il n'en reste pas moins un point commun entre les deux: l'orgueil. La peur de voir sa réputation bafouée par quelqu'un qu'ils considèrent comme supérieur. Ils sont tous les deux enfermés dans cette pièce, en même temps si proche et si loin. Cette zone de confort illusoire qui leur donne le peu d'espoir nécessaire. On le voit rapidement que malgré des tentatives d'en sortir, notamment avec un final plus que grandiose, nos héros s'oblige à retourner dans cette même zone. De ce fait il serait idiot de dire que Kaguya-sama: Love is War est une autre de ses romances ambiguës qui n'amènent nulle part. On voit que part leur comportement, nos héros se coincent dans un amour destructeur limité par le temps d'une scolarité. Un an et demi sont passés depuis leurs rentrés au lycée, plus qu'un an et demi pour s'avouer
"La guerre a de belles fleurs, mais de mauvais fruits" comme disent les Danois. Shirogane, Kaguya même si vos batailles vous montrent de belles fleurs d'espoir sachez que plus tard vous songerez plein d'amertumes à ce fruit pourri par le temps que vous auriez du croquer plus tôt