Normalement, un anime comme Kaiba est du genre que l'on "adore ou déteste", sans qu'un juste milieu soit envisageable.
Je vais l'envisager. Pour moi, il possède d'évidentes qualités, mais aussi de nombreux défauts.
Tout d'abord, la première partie. Les visites successives de lieux différents – dans le but d'en découvrir plus sur le monde et via des histoires larmoyantes – m'ont donné une impression de sous-Galaxy Express. C'est intéressant, mais cela m'a fait penser à de l'auto-encensement de la part du scénariste : il a créé un monde au système intelligent et novateur, et il tient à nous montrer qu'il a fait du bon travail au travers d'épisodes qui ne sont pas forcément nécessaires pour l'ensemble de la série. Par contre, cet arc reste important pour nous expliquer les fondements du monde ; resté sur place, le héros aurait été pris dans l'histoire avant même que nous ayons eu la moindre explication. C'est un passage avec un côté dramatique et un côté humoristique, mais le fond reste assez dur. Et surtout, il se termine par une des scènes les plus poignantes qu'il m'ait été donné de voir dans un anime.
La seconde est plus orientée action, mais révèle quelques failles dans le scénario, notamment sur la fin. L'intrigue est bonne, mais à l'instar des 12 Royaumes, je l'ai trouvé moins bien développée que le monde lui-même ; et paradoxalement, je trouve dommage de privilégier un environnement à son histoire. Mais là encore, d'excellents moments, dont un combat de mechas furieusement improbable autant que survolté, et quelques passages forts et fort déprimants.
Dans l'ensemble, j'ai adoré les graphismes ; cela ressemble à du Tezuka sous hallucinogène et autres substances illicites. Ça a du cachet, c'est le genre de parti-pris dont j'apprécie l'originalité. La musique, aussi, est magnifique.
Au final, Kaiba m'a déçu autant que plu.