Kaiba, t'es vraiment qu'un gros nul (dixit Joey dans Yu-Gi-Oh)
Kaiba se démarque avant tout de la production d'animation japonaise plus "classique" de par son aspect visuel, très épuré et coloré, extrêmement différent des canons du genre. On a ici un univers de SF dont les influences seraient plus à chercher du côté de Tezuka et Moebius, qui auraient invité Saint-Exupéry pour le chara design (le héros ressemble en de nombreux points au Petit Prince), que de Gundam et consorts.
Dans le monde de Kaiba, la thématique centrale est celle de la mémoire. La plupart des individus sont équipés de "piles de sauvegarde", où sont entreposés leurs souvenirs. La technologie permet de modifier les souvenirs contenus dans ces piles (un bon lavage de cerveau, en somme), et même de transférer celles-ci d'un corps à un autre. Plusieurs personnages se retrouvent ainsi à changer régulièrement de corps, et il existe même une planète où c'est une mode (un de mes épisodes favoris, les couleurs fluo pètent dans tous les sens et les personnages ne ressemblent absolument à rien). Bien entendu, ce sont généralement les puissants qui usent et abusent de cette technologie, les plus pauvres devant économiser pour modifier leurs souvenirs ou changer de corps. Certains vont même jusqu'à vendre leur corps actuel afin de procurer à leur famille de quoi subsister en attendant leur résurrection future via leur pile.
Malheureusement, l'anime est assez court (12 épisodes) et si la première partie exploite assez bien les thèmes des souvenirs, de l'immortalité, du rapport entre le corps et l'esprit (épisode magnifique où une fille et un garçon se retrouvent chacun dans un corps du sexe opposé), à travers un voyage interplanétaire qui, là encore, n'est pas sans rappeler celui du Petit Prince, la seconde partie est plus convenue (prise de conscience de l'asservissement de la classe dominée, révolution etc). L'ensemble reste néanmoins de qualité.
Un excellent anime donc, qui propose un univers visuel original, des thèmes intéressants et qui offre régulièrement de grands moments de WTF en prime.