You're fucking out si pour toi le personnage de Kenny Powers est juste un gros beauf raciste, misogyne, homophobe. You'are fucking out si pour toi cette série se résume aux quelques pitreries parfois douteuses de Danny Mc Bride. Non! La force d'"Eastbound and down" (nom original de la série), c'est d'alterner entre le ridicule et l'émouvant, entre l'affligeant et la grâce.
C'est difficile d'exprimer le plaisir qu'on peut ressentir avec ce show une fois les trois premiers épisodes franchement laborieux passés. C'est une sorte de dépucelage: le début est douloureux, décevant mais après on en redemande!
Pourquoi? Parce que derrière la vulgarité apparait la finesse. Les scénaristes ont décidé d'utiliser tout le potentiel tragi-comique d'un trouble de la personnalité. En effet, Kenny Powers est l'incarnation du narcissisme. Le sujet narcissique recherche une gratification en lui-même, et s'attache peu au jugement des autres, est très focalisé sur ses problèmes d'adéquation personnelle, de puissance et de prestige. Voilà! Kenny Powers c'est le narcissique comme jamais on avait réussi à nous le montrer! Exaspérant, écoeurant, faillible, touchant.
Mais la série profite d'autres atouts. La bande son est à tomber par terre, contribuant massivement à la réussite de nombreuses scènes. On retiendra entres autres quelques morceaux comme "I heard it through the gravepine" (The Slits), "Kiss the sky" (Shawn Lee), "Comforting Sounds" (Mew), "I'm not the one" (The Black Keys)...
Enfin, on peut souvent juger une série à la qualité de ses seconds rôles. Eastbound and down n'est pas en reste avec des personnages épiques comme Stevie Janovski ou Shane.
La série compte 4 saisons, les meilleures étant clairement la 2 et la 3. Mais la fin tient largement la route.
En gros, encore une fois merci HBO parce que repenser à Kenny Powers dansant, rentrant sur un terrain de baseball, faisant du bodysurf, du scooter des mers... ça me file une fucking banane :)