Un bon potentiel qui se cherche
Tout d'abord bien que je sois en train de regarder la saison 2, ma critique ne portera que sur la saison 1 pour plus d'objectivité (je n'aime pas trop critiquer les saisons en cours, ca biaise le jugement je trouve).
Eastbound and Down nous propose donc de suivre les aventures de Kenny Powers, ex-joueur professionnel de baseball qui, après un début de carrière fulgurant, a rapidement connu une descente aux enfers et a fini par quitter le milieu, finissant par devoir accepter un job de prof de sport remplaçant dans l'école de sa ville natale.
En réalité la série repose presque entièrement sur ce personnage de Kenny "fucking" Powers campé par un Danny Mc Bride très en forme. Kenny est un beauf ultime, vulgos, ultra-prétentieux, consommateur régulier de diverses drogues mais surtout Kenny est resté attaché à sa gloire passée et il se croit toujours une star du baseball qui traverse une "mauvaise passe" malgré le naufrage complet de sa vie qui est offert au spectateur.
Seulement un personnage ne fait pas une série et de nombreux prédécésseurs de Eastbound and Down s'y sont cassés les dents. Ici, ce n'est heureusement pas vraiment le cas, même si les scénaristes tombent un peu trop souvent dans la facilité et surexploitent le "charisme" de Kenny jusqu'à plus soif.
En fait j'ai surtout eu l'impression que cette première saison se cherchait beaucoup. L'intrigue part un peu trop dans tout les sens ; ça aurait pu être agréable avec plus de maitrise, mais mis à part un fil conducteur basique (Kenny veut revenir au top du baseball et reconquérir April, son amour de lycée) on ne sait pas vraiment vers où tout ça veut nous emmener. Certains personnages secondaires notamment s'enchaînent et se plient aux besoins du scénario sans pour autant qu'on s'attarde sur eux suffisamment pour leur donner du relief.
Eastbound and Down vaut donc principalement pour sa galerie de personnages principaux franchement bien trouvée et pour certaines de ses situations hilarantes. Je tire d'ailleurs mon chapeau au responsable du casting qui a su trouver des acteurs avec de vraies "gueules" et pas une rangée de têtes génériques, mais qui en plus jouent le plus souvent assez juste même si on reste dans un registre pas forcément très finaud.
Cependant méfiez vous quand même car la série sait aussi parfois se montrer plus subtile qu'elle en a l'air et finalement on se prend rapidement d'affection pour ce loser fini de Kenny qui n'est vraiment pas aidé.
Ainsi même si la série accuse pas mal de défauts, elle se laisse quand même franchement regarder grâce à quelques séquences extrêmement drôles et efficaces (je ne veux pas vous gâcher le plaisir mais retenez ces trois mots : Ashley Schaeffer BMW). De plus, la série est plutôt courte (6*25 minutes) et constitue ainsi un divertissement tout à fait recommandable en parallèle de plus gros morceaux. D'autant qu'elle se montre finalement bien généreuse avec ses nombreux extérieurs, sa bande son très sympa et ses moments de franche rigolade bien grasse, surtout comparé à certaines séries comiques tournées en studio et propres sur elles qu'on a un peu trop tendance à voir en ce moment.
tl;dr : Eastbound and Down n'est pas une série incontournable et ne vous arrachera pas des éclats de rire en permanence, mais quand c'est drôle, bah c'est VRAIMENT drôle.