Kill la Kill
7.4
Kill la Kill

Anime (mangas) MBS (2013)

Ayant déjà parlé récemment de Gurren Lagann parmi les séries d’animation japonaises, poursuivons avec un autre animé qui n’en est pas moins haut perché avec pour cette fois, comme toile de fond : des uniformes de marins qui donnent de super pouvoir, dont un qui transforme en super-guerrière en tenue de sado-masochiste exhibitionniste, et dont l’héroïne est une racaille tête de pioche et obstinée. Parce qu’il est souvent courant, dans le milieu de l’animation japonaise, de laisser libre cours à son imagination, aussi tordu puisse t'il être.


Produit par d’anciens membres du studio Gainax ayant fondé un nouveau studio d’animation du nom de Trigger, Kill la Kill a non seulement fait parler de lui au Japon comme l’un des animés les plus délirants, mais en plus de cela cet animé est de nouveau la preuve que les nippons sont des tarés quand il s’agit de faire un film animé ou une série d’animation (adapté ou non d’un manga) : ou pourra parler, dans un autre style, de Black Butler ou encore de Toriko. Enfin bref, de toute façon les japonais sont des mabouls, que ça soit avec des séries récentes ou des séries plus anciennes, ils trouveront toujours un concept ou un matériau de base qu’ils sont prêt à pousser à l’extrême rien que pour le fun ou la créativité.


Toute cette série fonctionne avec une démesure volontairement exagéré, ça va jusqu’à la tenue de Ryuko Matoi lorsqu’elle enfile Senkentsu qui met ses formes en valeur jusqu’à la règle du combat ou on finit littéralement à poil au mieux, ou au pire l’on meurt. De même pour l’univers aussi cohérent dans son propre délire qu’il devient difficile d’imaginer d’où ça a pu sortir : les Covers qui sont des êtres vivants faits de fibre de combat vivant originel à l’organisation de la Nudist Beach, de même pour la guerre entre les lycées du Japon ainsi que les techniques de combats plus invraisemblable les unes que les autres (des steaks comme bouclier, ça vous dit quelque chose ?), sans oublier le sérieux des personnages principaux contrastant en permanence avec celui des secondaires pour une série qui se prend rarement au sérieux et ne se retient pas d’utiliser la nudité des tenues de combats pour faire de l’humour quitte à pousser les gags à l’extrême, n’en témoigne l'excentricité du professeur Mikisugi dont le chara-design a quelques ressemblances avec Kamina dans Gurren Lagann (vu que des membres de l'équipe ont travaillé sur cette autre série, ça n'est pas un hasard).


Les personnages aussi sont bien allumés, mais gardent pour autant un caractère qui définit chacun d’eux : Ryuko Matoi, l’héroïne qui se révèle très convaincante en tête brûlée déterminée, surtout lorsqu’elle forme son duo avec Senkenstu, une tenue de marin synthétique donnant un pouvoir immense à son possesseur.
Kiryuin Satsuki, la reine de l’académie Honnõji autoritaire et imposante prête à se mettre à nue pour s’imposer, Mako la folle dingue et ses leçons de morales délirantes, (même si elle peut être agaçante pour certains), les membres du conseil des 4 en allant du loyal et discipliné Gamagõri à la prétentieuse Jakuzure Nonon la chef du club d’orchestre, sans oublier bien sur la savoureusement détestable Kiryuin Ragyõ (magnifiquement doublée par Virginie Ledieu dans la VF) et l’éternel peste faussement innocente qu’est la grand couturière Harime Nui.


En termes de visuel et d’esthétiques animées, on retrouve des spin line comme dans de nombreux animés japonais avec les transformations de Ryuko, Satsuki ou encore du conseil des 4 avec les uniformes Goku quand n’importe quel personnage se transforme pour livrer un combat. Mais ce qui marque surtout c’est de voir à quel point cette série assume de manière totalement what the fuck la nudité quasi présente d’épisode en épisode sans que ça n’ait l’air, pour autant, lourdingue ou vulgaire…
Enfin non je rectifie : autant ça peut paraître vulgaire évoqué ainsi, autant quand on voit à quel point les animateurs en font des caisses lors des combats et dans les costumes ainsi que les transformations, la série gagne sa propre logique dans son délire corporelle (ça peut marcher comme terme ?).


Surtout lorsque les épisodes enchaînent des passages ou les personnages n’ont l’air d’en avoir rien à foutre d’exhiber leur anatomie, en témoigne Satsuki qui en est même fier et Ryuko Matoi qui délaisse définitivement sa pudeur à partir de l’épisode 3 pour ne faire qu’un avec son Kamui Senkentsu (entre ça et te faire pomper ton sang dans un combat pour ne pouvoir utiliser la tenue que quelques minutes, tu fais vite ton choix). Quand à d’autres moments, certains n’hésitent pas à montrer leur gêne face à la cocasserie de la situation qui se présent à eux. Même les combats ou le perdant peut tout simplement finir à poil ne se retient pas d’user de la nudité comme fin artistique (ben oui, le nu ce n’est pas qu’un prétexte aux blagues de sexe hein, ça peut servir un art comme la peinture ou un média pour rappel) ou à des fins de divertissements comme ici.


En plus de cela, les combats ne se content pas d’être statique au niveau de l’image contrairement à des animés de 300/400 épisodes adaptant n’importe quel manga à succès. Ça bouge, c'est très vif, ça part avec l’intention de divertir et d’amuser la galerie à chaque instant, même avec les techniques de combats les plus ridicules et les retournements de situation les plus rocambolesques dans cette animé.


Série qui n’oublie quand même de donner de la consistance et un peu de profondeur à ses personnages, notamment Ryuko Matoi et Kiryuin Satsuki qui sont les plus approfondis durant ces 25 épisodes ( par contre l'épisode bonus compris est comme une suite de trop en tant qu’épilogue tant elle n’est qu’une excuse pour de la baston et n’apporte au final pas grand-chose à la série, j'ai même envie de dire que c'est de la surcharge tant c'était pas nécessaire et ça aurait pu être un épisode plus calme), même Mako qui est une hystérique en puissance j’arrive à l’apprécier tant ses pseudo-morales peuvent autant n’avoir aucun sens qu’être étonnamment crédible et drôle.


Mais à force d’être déjanté et délirant bien comme il faut, il peine parfois à rendre ses enjeux et certaines scènes sérieuses crédible (


est-ce que quelqu’un a vraiment cru en la mort de Gamagõri face à Harime Nui dans le dernier épisode, aussi dingue et barré que soit le final ?


), si on excepte toute l’intrigue autour de la mort du père de Ryuko et la sous-intrigue de Satsuki Kiryuin qui, en principe, tiennent la route. Et j’avoue que la musique, même de très bonne qualité en générale, peut par moment être désagréable à force de mixer le synthétique et les chœurs pour l'un des principaux thèmes lors des combats, même si j’apprécie personnellement les morceaux et les thèmes qui sont nombreux. Quand au concept même de l’animé, si on ne l’accepte pas pour ce qu’il est, évidemment c’est facile de gueuler contre la nudité assumé.


Toutefois, si on accepte le concept et qu’on supporte ces défauts, le final est absolument grandiose : ou tout le monde se met LITTÉRALEMENT à nue pour donner la pleine puissance à Ryuko


afin qu’elle puisse vaincre le boss final dans l’espace et l’empêcher de transformer la terre en vêtement fait de fibres vivants.


Au non initiés aux séries animés japonaises, je promets que je n’invente rien, on n’atteint pas le niveau de Gurren Lagann mais quand on passe d’une simple vengeance à ça, c’est juste magnifique.


Après avoir dit tout ceci, impossible de conclure ma critique sur une note simple ou classique comme j’en ais l’habitude, alors je résumerais cet animé en une citation pleine de bon sens issue de cette même série qui vaut le détour pour un bon paquet de truc :



La vie est drôle.


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22
6

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