Cinématique de PS1

Mon titre vient s'aligner avec les critiques mettant l'accent sur, il est vrai, l'animation déplorable des 2 premières saisons.
Heureusement sont-elles sauvées par le scénario plus que riche et complet (et pour une fois qu'on peut mettre un anime sur la liste de ceux qui ne scuff pas le manga duquel il s'inspire, je pense que ce point d'honneur est à mettre en avant).

Seulement voilà j'ai mis 9 et pas 4.
Parce-que la seule chose sur laquelle je pouvais clairement me sentir laisé depuis le début était la qualité de l'animation, arrivé à la saison 3, notre patience est récompensée d'un grand Studio Pierrot à ne plus présenter.
C'est pour cette raison que cette critique reste sur la 1ere saison, car il faut bien y passer.
À ce niveau là de l'histoire, on est déjà satisfait de la richesse scénaristique et on a clairement déjà fait l'impasse sur la qualité des animations. C'est donc forcément un plus qui ne peut être que bienvenu. On revie clairement alors qu'on ne s'imposait rien, mais ça fait du bien car ça devient beau, même magnifique.

Ça valait le coup d'attendre 2 saisons. Kingdom est un des anime le plus "puissant" en terme de charge émotionnelle, de choix scénaristiques et de fidélité au manga (qui est le seul manga que j'ai fini par acheter en vu de les mettre sur mes étagères entre 2 recueils scientifiques, même si il y a tout de même plus de 60 volumes) que je n'ai jamais vu. Je me suis surpris à me prendre des claques, à m'attacher à des antagonistes qui n'en sont pas vraiment, on sort du champ brute et méchant de "la guerre" lorsque même les protagonistes font la démarche de comprendre qu'ils sont face à des gens qui, comme eux, défendent simplement leurs idées et leurs peuples, une conscience et une intelligence constantes des personnages comme on a pu le voir dans de rares œuvres. C'est un ovni parmis les anime/manga et ce n'est pas pour rien. Il ne manque de rien et n'a pourtant que peu d'artifices (des pouvoirs qui sortent de nul part, des personnages qui font la taille d'un continent.. Nul besoin de ça avec Kingdom)

À tel point que je suis prêt à parier que peu importe votre affinité aux design des dessins, si ce qui vous importe le plus, c'est l'histoire, vous adorerez ces cinématiques de Playstation 1 que sont les batailles dans les 2 premières saisons.

Je n'ai jamais écrit de critique jusqu'ici mais je me dois de défendre cette œuvre quand je vois que la cause principale de son "6,5" (toujours honorable) est à 99% dû à ses graphismes de PlayStation 1 sur ses 2 premières saisons. (et pourtant crash bandicoot n'a pas si mal vieilli que ça... Si ?)

En résumé : c'est le parfait genre de "regardez les 3 saisons et vous verrez".
L'unification de la Chine avec l'état de Qin contre les 7 autres provinces est à lui seul un thème qui vaut le détour en simple texte.. Alors ces 2 premieres saisons qui sont des illustrations (même médiocres) ont déjà matière à s'accrocher et à faire vibrer. J'ai déjà plus de regret à avoir tenter de suivre des centaines d'épisodes de Naruto (désolé) que de m'être "frappé" les 2 premières saisons de Kingdom, parce que je ne le regrette tout simplement pas (même si j'ai parfois bien ri de ce que j'ai vu, j'ai toujours rapidement été choqué en retour de voir à quel point le niveau scenaristique dépassait tellement (de très loin) les images qui les illustrent, qu'il venait se mettre au premier plan et atténuer la légèreté de l'animation avec crédibilité et une cohérence extrêmement présente. Le scénario et l'histoire ratrappent l'animation)

Une dernière chose. Vous voyez ces moments d'omniscience que l'on retrouve dans la majorité des œuvres : nous avons les éléments scénaristiques suffisants pour dire que le choix effectué par un personnage à un moment donné est simplement débile car nous savons tout ce qui est impliqué dans le fait que l'échec est inévitable ?
Eh bien pas de ça avec Kingdom. Jamais, ou peut-être une fois (de frustration).
Nous avons la sensation jouissive de n'avoir à faire qu'à des personnages intelligents et ça fait extrêmement de bien, nous permettant de se concentrer sur l'histoire au lieu de dire "mais noooon mais il est con" et de foncer vers un tunnel scénaristique imposé et dont on connaît déjà les tenants et aboutissants.

Quelle claque...