Kin-iro Mosaic compte parmi ces innombrables comédies romantiques destinées à un public adulte qui pullulent depuis quelques années. Elles peuvent se diviser en deux catégories : celles qui n’ont rien à offrir sinon des personnages (féminins) banales dans leur environnement, et celles qui ont quelque chose à raconter. Avec ou sans composante moe, mais plutôt avec.
A la différence d’un A Channel, cet anime possède un véritable postulat de départ avec cette histoire d’une jeune Anglaise qui décide d’intégrer un lycée japonais. Ou du moins, ce qui change du tout-venant, c’est la personnalité d’Alice : nous avons là un exemple voulu typique d’une Occidentale qui, en allant au Japon, se veut « plus royaliste que le roi » ; en d’autres termes, elle n’imagine pas de ne pas dormir dans un futon, utilise un parapluie en papier huilé, et prend de la soupe miso au petit déjeuner. Ce alors que Shino, en Japonaise moderne, dort dans un lit et préfère le pain grillé avec de la confiture.
Parlons-en de Shino, puisque sa personnalité change de ce que nous pouvons trouver d’habitude chez les héroïnes de séries tranche-de-vie. Un peu à l’Ouest – ça, je vous l’accorde, c’est très commun – elle fait surtout une fixette sur tout ce qui est mignon, les vêtements excentriques, et surtout, surtout, les cheveux blonds. Autant dire qu’Alice la rend complètement folle, tandis que cette-dernière l’idolâtre au point de se montrer des plus possessives.
Le reste du casting est des plus classiques, avec une professeur motivée mais facilement dépassée par les événements et qui ne devrait pas autant copiner avec ses élèves, la grande sœur mannequin de Shino, et une intellectuelle un peu coincée en duo avec une sportive extravertie. Reste tout-de-même Karen, une Anglo-japonaise plus marquée par la culture anglaise, et dont le niveau de Japonais doit en faire un personnage comique si nous parlons la langue.
Mais l’ensemble fonctionne bien, et plus qu’une tranche-de-vie, Kin-iro Mosaic est avant tout une comédie, basée notamment sur le décalage entre la vision stéréotypée du Japon par Alice et la réalité, ou encore sur le comportement étrange de Shino. Nous oscillons sans cesse entre le charmant et les gags parfois hilarants – Karen qui cite Goemon XIII dans une réinterprétation de Blanche-Neige, j’ai failli m’étouffer – c’est très plaisant à suivre. Les épisodes eux-mêmes ressemblent à ceux de Lucky Star, car découpés en petites scènes.
Pour continuer la comparaison avec A Channel, cette-dernière utilisait un côté faussement mignon pour justifier des bains et autres scènes de nudité. Rien de tel dans Kin-iro Mosaic, mais tout-de-même des lycéennes aux allures de gamines pré-pubères, et quelques fausses notes gênantes. De nombreuses situations flirtent avec le yuri, en particulier chez l’intellectuelle de service, qui au fur et à mesure de la série semble fantasmer de plus en plus sur la sportive, voyant des allusions sexuelles dans n’importe quel geste du quotidien. C’est marrant peut-être une ou deux fois, mais à force, cela tient plus du mauvais fan-service que d’autre chose, et ce n’était pas utile. Cet anime fonctionne beaucoup mieux en gardant un style léger voire même enfantin.
Mais il s’agit d’un défaut minime. Car au final, Kin-iro Mosaic reste une sympathique comédie avec quelques fulgurances, et que j’ai apprécié suivre semaine après semaine. Dans le genre, c’est pour ainsi dire ce qui se trouve de mieux.