Kono Oto Tomare est l’adaptation partielle du manga écrit et dessiné par Amyuu Sakura. Durant 26 épisodes, l’anime nous plonge dans les activités d’un club de koto, sorte de harpe japonaise, alors que ses membres tentent de représenter leur école, le lycée Tokise, lors du grand concours national.
Cette série a été pour moi le choix du confort. En effet, l’anime s’articule autour de la compétition inter-scolaire et suit le schéma de la plupart des séries sportives : on introduit le club, des nouveaux membres sont recrutés, les entraînements s’enchainent et aboutissent à un tournoi régional/national, qui se termine toujours en pleurs. Cette structure a beau être répétitive, c’est aussi une formule éprouvée qui donne d’excellentes séries tant que l’exécution suit, ce qui est le cas pour Kono Oto Tomare.
Bien sûr, l’oeuvre ne pourrait pas briller sans éléments originaux. Son sujet principal en est un puisqu’elle s’intéresse au koto, un instrument peu connu dans nos contrées et ancré dans la tradition japonaise. Malgré mes appréhensions de départ, la barrière culturelle n’est pas un frein lorsqu’il s’agit d’apprécier le koto tant il produit un son plaisant à l’oreille. Il faut dire que la plupart des morceaux présentés durant la série sont des compositions modernes, plus dynamiques et faciles à appréhender pour le spectateur lambda.
Kono Oto Tomare ne s’épanche pas beaucoup sur la technique ou les arcanes de son art. Les performances de koto sont par ailleurs peu nombreuses et rarement exécutées dans leur entièreté. Cela ne veut pas dire que l’aspect musical est délaissé dans cette série. Au contraire, les morceaux majeurs joués par les élèves du lycée Tokise sont au centre de l’intrigue : les notes sont perfectionnées mais on discute aussi de leur interprétation et des émotions à leur donner, sans compter l’attachement personnel que construit le mangaka autour d’eux. En outre, plusieurs des mélodies de koto que l’on peut écouter durant la série sont des compositions originales, spécialement écrites par la mère et soeur de l’auteure, deux professionnelles de l’instrument (et sans aucun doute une source d’inspiration). La qualité des titres « Ryuuseigun » et « Tenkyuu » donne lieu à des scènes particulièrement exceptionnelles qui couronnent à merveille les principaux arcs narratifs de l’anime. En revanche, je ne peux pas m’empêcher de critiquer la réalisation (sonore) qui n’a pas toujours su laisser s’exprimer les pièce de koto joués (je pense notamment au morceau d’OST inséré durant la représentation de l’épisode 5).
Un autre élément qui constitue le coeur de cet anime sont ses personnages. Le but de Kono Oto Tomare n’est pas tellement de montrer les difficultés rencontrées par des artistes du koto mais plus globalement de dépeindre un récit de jeunesse. Les trois protagonistes de départ, Chika, Satowa et Takezou, sont immédiatement sympathiques en voyant leur volonté de progresser en tant qu’êtres humains malgré leur détresse. Les autres figures secondaires qui s’ajoutent par la suite ne sont peut-être pas aussi poignants (je ne parle pas de Hiro bestgirl bien sûr) mais l’auteure met un point d’honneur à rendre tous les membres du club, et mêmes ceux d’écoles rivales, aussi attachants que possibles, et ce à grands coups de flashbacks qui fusent quasiment chaque épisode. Ainsi, arrivé à la deuxième saison, et encore plus lors de la conclusion de la série, nous sommes non seulement enchantés devant le son du koto mais aussi énamourés par ses personnages et leurs développements.
C’est sans surprise que les adieux avec Kono Oto Tomare sont difficiles. Il m’a certes fallu du temps avant de réellement apprécier cet anime mais arrivé à la fin, j’étais entièrement séduit devant son honnêteté, son énergie et son thème. Bien que la conclusion atteinte soit relativement satisfaisante, il est clair que le meilleur est encore à venir pour les élèves du lycée Tokise et j’espère que l’occasion me sera donnée de savourer la suite de leurs aventures.