Vous vous souvenez peut-être, au collège-lycée. On a tous eu ce copain qui savait tout des jeux et des séries, qui avaient joué aux jeux, vu les films, les dessins animés, qui avait les jouets dont on voyait les pubs, qui était incollable sur des tas de trucs inutiles, et parlait de manière très excitée des trucs qui allaient sortir bientôt.
Ce gars, on l'enviait pour sa collection et tout, et on a pu passer de chouettes moments à triper sur un quelconque produit culturel, mais au fond il nous agaçait et avec le recul, il nous fait un peu pitié. Que ce soit la jalousie qui parle ou pas.
M. Meeea, c'est un peu ça, et j'ai des sentiments très mélangés vis-à-vis de ce gars, même si l'admiration l'emporte tout de même.
Pas pour sa collec', hein. Pour ses talents d'investigateur, de compilateur. Parmi la galerie des youtubeurs surfant sur notre nostalgie des années 80-90, ses chroniques sont en général les plus fournies, les plus documentées, celles avec les documents les plus rares, les plus originaux. Le contenu est très carré, il y a quelques vannes, qui ne sont pas très originales mais ça passe bien. C'est un peu répétitif et prévisible dans l'agencement, et il ne faut pas attendre de Meeea le coup de gueule original qui va donner le ton dans la vlogosphère. Mais on y trouve des informations qu'on ne trouve pas ailleurs.
Après, la forme est assez cheap, il y a quelques fautes de français (mais moins que dans "Le fond de l'affaire"), les acteurs, c'est les potes, et Meeea n'est pas du genre à investir dans un fond vert. Il privilégie la richesse des infos sur la créativité. C'est sa force et sa faiblesse. C'est quand même dommage qu'il ne soit pas un peu plus cultivé en dehors de son domaine, on sent bien que pour tout ce qui est pré-années 70, il tombe vite court.
Par contre, en tant qu'être humain, je suis mieux dans mes chaussures que dans les siennes. Mais c'est une autre histoire.