La deuxième partie de cette saison, contrairement à la première, contient une intrigue très compacte. Le bataillon d’exploration atteint Shinganshina et doit vaincre les titans qui les y attendent. Cette demi-saison a de nombreux points communs avec la saison 1, ce qui est déjà visible dans son opening, qui évoque parfois le tout premier. Cette comparaison est à son avantage. On retrouve ce qui faisait l’intérêt du début de L’Attaque des titans : une humanité acculée, entourée de toutes parts par des ennemis bien plus puissants, et accomplissant un effort héroïque pour ne pas être complètement décimée. Au fil des épisodes, les soldats du bataillon s’effondrent, les bâtiments de Shinganshina sont petit à petit rasés jusqu’à terre. On peut bien sentir le désespoir de ces humains héroïques acculés par des ennemis aux pouvoirs surpuissants, mais qui refusent d’abandonner.
A la différence de la saison 1, les soldats se sont cette fois bien préparés, et disposent d’armes bien plus précises et perfectionnées. C’est une satisfaction de voir que Shinganshina n’est pas cette fois le lieu d’un affrontement complètement unilatéral, et que l’humanité peut prendre un premier début de revanche dans ce lieu symbolique.
La fin de la saison, dans un style très précédent des scènes de combat qui la précèdent, nous révèlent enfin un mystère évoqué maintes fois depuis la saison 1. Elle fournit une transition parfaite avec la saison 4. La scène où Eren peut enfin véritablement contempler l’horizon, pour se rendre compte qu’il n’y trouve pas exactement ce qu’il y espérait, frappera sans doute durablement l’esprit du spectateur.
Quelques reproches pourraient être faits à cette saison concernant l’issue des combats auxquels elle est presque totalement consacrée :
Il est un peu agaçant de constater que l’effort héroïque des amis d’Eren et des soldats d’Erwin n’a que peu payé. Sur les trois titans intelligents vaincus, deux parviennent à s’échapper finalement sans trop de difficultés.
Le choix de faire mourir Bertolt en laissant Reiner en vie semble peu satisfaisant. Bertolt est depuis le début de la série présenté comme un suiveur timide. Il finit, en milieu de saison, par dépasser ce trait de caractère, pour parvenir à tenir tête verbalement à Armin, et même physiquement à Mikasa. Mais ce court moment d’éclat n’a plus aucun impact quelques épisodes plus loin. Par ailleurs, Reiner ne joue pas un rôle suffisamment marquant dans la saison suivante (même s’il apparait souvent, il est réduit à peu de choses dans ce qu’il apporte significativement à l’intrigue) pour que cela justifie qu’il survive à son camarade.
Marlo, un personnage mineur mais qui avait déjà eu le droit à des scènes dédiées dans les saisons précédentes, meurt d’une manière relativement insignifiante, et tout ce qui avait été introduit à son sujet semble gâché. Surgit en même temps de nulle part un nouveau personnage assez caricatural, Froch, qui jouera un rôle important dans la saison 4. Ces deux personnages auraient sans doute pu n’en constituer qu’un, qui aurait pu avoir le droit à une belle progression en termes de caractère au fil des 4 saisons.