Arte continue de nous faire découvrir des séries d'ici et d'ailleurs. Cette série libanaise d'une saison unique suit le retour de Dana parmi les siens après 12 ans de coma. Cette décennie perdue a vu le Liban évoluer, des révolutions se produire, les nouvelles technologies apparaitre et sa famille se construire sans elle. Son retour va bousculer tout cet entourage et le forcer à se remettre en question, entre vie d’avant fantasmée et volonté d'émancipation de ce fantôme fait chair, avec en toile de fond une Beyrouth secouée mais plutôt carte postale.
Secrets familiaux, amour perdu ou retrouvé, valeurs morales remises en question… la série est sympathique et se suit facilement, et il y a une musicalité très enveloppante au mélange naturel des libanais entre l'arabe, le français et l'anglais. Dana navigue entre hallucination post-coma et manifestations astrales de sa pensée créative, dans un mélange plutôt joyeux entre sérieux de sa condition et légèreté romanesque. La réalisation est un point fort de la série, qui sait habilement mettre en scène la ville de Beyrouth et ses personnages dans différents genres.
Dommage que la série aie une propension à tomber dans le soap avec ses accumulations de sous-intrigues téléphonées. Le jeu d'acteur est aussi inégal, on peut citer par exemple le cas de Rita qui est majoritairement en surjeu, d'autant qu'elle n'aura pas l'occasion de développer davantage ce personnage. Le final de la série qui ne compte à priori pas de suite laisse un goût frustrant d'inachevé.