Ecrire un personnage féminin est l'une des choses les plus difficiles pour le cinéma. Ceux sont des hommes qui tiennent la plume et force de constater que les femmes leurs sont relativement plus inconnues que ceux portant l’appendice génital pendant entre les jambes. S'il y a moins d'actrices connues que d'hommes faisant pourtant le même métier, cela tient à ce paradigme. Les rôles intéressants pour des femmes sont rares.
La casa de papel est un exemple criant de ce phénomène. Les rôles de Tokyo et Nairobi sont passionnants. Ils n'ont rien pour eux. Nairobi est d'abord présentée comme étant un peu fofolle, puis finalement plutôt très humaine et sensible tout en étant plutôt costaud. Tokyo est d'une vacuité sans nom, gênant pour un personnage principal. Elle est forte, froide et canon (je ne vois pas le délire à titre personnel, mais passons). Les deux actrices qui doivent assumer ces rôles sont larguées avec ces petites choses à manger. Bonne chance mesdames, faites du mieux que vous pouvez.
Puis c'est l'échec. Nairobi profite du manque de temps à l'écran pour s'en sortir plus ou moins. L'actrice qui joue Tokyo... Cette tristesse. On sent qu'elle donne tout ce qu'elle a. Elle met bien ses gros flingues sur ses épaules. Elle grimace bien avec tout son visage. Elle baisse la tête et regarde du bas vers le haut à la Lucky Luke. Je la plains.
Les scénaristes de cette série n'ont pas pris conscience de la surenchère des personnages au cinéma. A une époque, le personnage de Tokyo n'aurait pas fait tache. L'actrice serait restée moyenne, mais une femme forte et canon ça a suffit à faire des films : Lara Croft, Resident Evil... Aujourd'hui, un public ayant ce type de référence, demandera beaucoup plus que cela.
Il est possible de ressortir des personnages clichés à souhait. Hunger Games l'a entre autres très bien fait. Toutefois, procéder ainsi, c'est se condamner à n'être aimé que par une population plus jeune, n'ayant pas les références nécessaires pour comprendre l'inspiration. Ainsi, sur ce point, La Casa de Papel, charmant au demeurant, se bâche royalement avec cette écriture très faible.