La série (saison 1) est basée sur le roman, paru en 2017, “Monteperdido” d’Agustín Martínez. Ce thriller littéraire est à l'Aragon ce que la trilogie de Batzan de Dolores Redondo est à la Navarre.
L’intrigue de ”La Caza Monteperdido” débute avec deux fillettes de onze ans, Ana et Lucia, qui disparaissent sur leur chemin de retour du collège. Cinq ans plus tard (je ne veux rien spoiler, donc je ne résume qu’à gros traits) on ne retrouve qu’Ana, l’une des deux disparues. Deux inspecteurs de Madrid : Santiago Bain (interprété par Francis Lorenzo) et Sara Campos (interprétée par Megan Montaner) viennent rouvrir l’enquête.
Malgré leur pugnacité, ils se heurtent en permanence à l’hostilité des habitants, prêts à lutter envers et contre tout pour cacher leurs ”inavouables” secrets.
Dès le premier épisode, j’ai été happée par l’intrigue et l’interprétation que j’ai trouvé très juste m’a immédiatement séduite. Carla Diaz interprète Ana qui est supposée, dans la série, n'avoir qu'à peine 16 ans alors que la jeune comédienne (née en 1998) avait plus de 20 ans mais ça passe car ses expressions et l'ensemble de son jeu sont, à mon goût, plus qu’estimables.
Les personnages sympathiques comme les exécrables sont tous intéressants à suivre. On devine que chacun est finalement bien différent de la première impression donnée. J’ai eu envie de connaître ce que tous (ou presque) pouvaient bien cacher sous leurs apparences trompeuses.
On retrouve (une fois de plus) le ”charmant” petit village style ”carte postale”, cette fois-ci des Pyrénées aragonaises où tous les habitants cachent quelque chose dont ils ne veulent pas parler et, surtout, qu’ils ne veulent pas dévoiler à la police.
Il y a bien sûr quelques scènes dispensables mais fort heureusement, dans l’ensemble, les ”longueurs” ne sont pas pénalisantes comme dans bien d’autres séries. Celle-ci ne fait quand même pas partie de celles pour lesquelles je suis allée jusqu’à écrire que les 8 épisodes, tant le délayage pour "meubler" était flagrant, auraient pu être ramenés à deux sans que l’histoire ait à en souffrir.
Il y a bien sûr quelques ”longueurs”, je le répète, mais elles ne sanctionnent pas l’ensemble.
De plus, en suivant une histoire ”policière” qui dure pratiquement 8 heures, il faut oser reconnaître que nous ne pouvons pas avoir "que" du palpitant sans vraiment aucune baisse de rythme.
Bref, on peut appréhender que cette série soit encore la énième du genre.. Il y a des similitudes avec du déjà vu, certes, mais les espagnols quand même sont particulièrement doués depuis quelques temps pour nous offrir des réalisations plus qu’honorables et ce dans plusieurs genres, avec notamment quelques ”thrillers” bien efficaces, à mon avis, comme celui-ci.