Au temps d'Henri III

"La Dame de Monsoreau" est une mini-série inspirée du roman de même nom d'Alexandre Dumas.

Elle a été réalisée en 1971 du temps où l'ORTF pouvait s'énorgueillir de mettre en scène les grands classiques avec un certain talent. L'œuvre a été complètement remastérisée et on peut la voir en DVD aujourd'hui avec une image et un son tout-à-fait excellents.

Le scénario me semble assez fidèle au roman de Dumas, à l'exception de la dernière scène laissant entrevoir un léger espoir qu'il n'y a pas dans le roman.

L'action se déroule quelques années après la Saint-Barthélemy, pendant le règne d'Henri III qui doit faire face à un complot mené par son cousin le Duc de Guise qui veut, pour faire simple, prendre la place du roi et éliminer le pouvoir protestant montant porté par Henri de Navarre, le futur roi Henri IV, autre héritier du trône. A la fin, le complot est déjoué. Dumas place la fin de l'intrigue en 1578, c'est-à-dire une bonne dizaine d'années avant les assassinats du Duc de Guise et de Henri III. Parallèlement à cet aspect historique, la mini-série décrit surtout les amours du chevalier Bussy d'Amboise avec Diane de Méridor, épouse du comte de Monsoreau.

Comme toujours chez Dumas, on s'arrange avec l'Histoire et la mini-série, même très fidèle au roman, s'arrange un peu avec le roman. Le personnage historique de Bussy d'Amboise y est particulièrement idéalisé.

Raison de plus de ne pas trop s'appesantir sur les détails historiques. Mieux vaut se préoccuper de l'histoire racontée qui reste intéressante car pleine de rebondissements, de trahisons, de duels, de basses et hautes manigances et d'amours sublimes. Bref, pas de doute, on est bien chez Dumas.

Reste à parler de la mise en scène qui restitue bien, à travers les costumes et les décors, cette période post-renaissance avec les châteaux en Anjou, les chasses royales, …

Ce qui est plutôt remarquable, ce sont les dialogues finement ciselés dans un langage plutôt châtié et courtois même si, bien souvent, ils sont à double-sens et même s'ils cachent d'affreuses turpitudes et saloperies. Quand c'est bien emballé, la merde devient presque belle.

Le jeu des acteurs est assez théâtral mais étant donné le contexte global historique, cela passe plutôt bien.

De bons acteurs sont présents comme Michel Creton dans le rôle du conseiller d'Henri III, Denis Manuel dans le rôle d'Henri III ou Nicolas Silberg dans le rôle de Bussy d'Amboise, le preux chevalier.

François Maistre joue le rôle de Monsoreau et, comme on s'en doute, joue très bien son rôle de l'infâme mari de Diane et du tortueux courtisan.

Je suis un peu plus réservé sur le jeu pas assez présent de la belle Karin Petersen dans le rôle de Diane. C'est peut-être tout simplement dû au scénario qui ne lui laisse pas assez de place. Je le regrette un peu.

Dans les rôles secondaires, il y a Maria Meriko qui est une "véritable gueule" du cinéma ou du théâtre qui interprète ici le rôle de Catherine de Médicis. Dommage qu'on ne la voie pas beaucoup… Comme Marco Perrin dans le rôle d'un truculent Henri de Navarre dont on parle beaucoup mais qu'on voit peu.

Au final, c'est une excellente série dans laquelle on retrouve bien l'ambiance captivante d'un roman d'Alexandre Dumas.