Louise est obligée de se cacher et de se déguiser en homme après avoir assisté à un meurtre. Elle infiltre alors la police de Paris et va se retrouver à jouer une double vie : policière le jour, mondaine la nuit.
Je ne sais pas si Laura Smet est convaincante en travestie ou pas. Je m’explique : dans tout film où le personnage principal change de sexe pour se cacher, il faut une certaine dose d’incrédulité. Hors, cette dose, je ne sais pas si on l’a avec Laura Smet. Indubitablement, elle sait prendre la pose d’un homme et avoir le physique d’un homme mais elle fait jeune homme de petite taille par rapport aux autres et c’est étonnant que personne ne pose des questions. Pareil pour sa voix ou ses expressions. Le plus gênant est quand elle croise Ketoff en Gisèle… qui ne la reconnaît pas alors qu’elle n’est pas si différente que ça en Gisèle (pour le coup, si Laura Smet peut avoir un côté très masculin, en Gisèle elle fait vraiment Antoine déguisé en femme) ! Du coup, c’est particulier puisqu’on passe toute la série à ne jamais savoir si elle est convaincante ou si on fait semblant de le croire.
Par compte, beaucoup de personnages finissent par le savoir et tous de manière… pas très pratique. Il y a un moment donné, c’est incroyable que le personnage principal n’ait pas d’ennuis ! Et puis, surtout, c’est enquiquinant parce que, du coup, au bout d’un moment, tous les autres personnages principaux sont dans la confidence !
En parlant du reste de la distribution, s’ils sont tous très bons. J’avoue que j’ai été particulièrement énervée par les personnages de Ketoff (soi-disant américain avec des origines juives, slaves et françaises) et de Valbonne. Dès le début, je sentais que l’histoire d’amour allait nous gonfler et que le petit frère allait être un frein pour que le scénario puisse ralentir quand il en avait besoin. Dieu, ce que j’ai eu raison ! Dieu, ce que c’est énervant !
Parce que le principe de la série est assez bon et assez agréable à regarder. Je pensais que chaque épisode serait une enquête mais non, et ça me va très bien, parce que ça ne brise jamais le rythme (bien que ce dernier faiblisse de temps en temps). Le scénario réussit en plus à bien rassembler les différentes intrigues, à la fin, bien que je trouve celle avec Valbonne un brin tiré par les cheveux.
Il y a aussi quelques clichés typiques de ce genre de série de France Télévisions (bien que j’ai été agréablement surprise par sa manière de représenter le sexe) qui sont un peu enquiquinants à la fin, notamment le « twist » final que je dois voir dans toutes les séries de ce type ! Ça passe quand c’est bien fait (et c’est bien fait, ici) mais ça reste escagassant.
Les épisodes auraient sûrement dû être moins de six car on sent qu’ils tournent un peu en rond aux alentours des 3 et 4, faisant faire à l’héroïne des bêtises sans nom et n’apprenant pas grand-chose. Bon, les épisodes 1, 2, 5 et 6 sont d’excellente qualité donc… ça passe !
La représentation historique est assez intéressante mais je pense qu’elle représente plutôt le milieu des années 20 que ses débuts. Enfin, c’est personnel. De plus, certaines personnes ont critiqué le langage châtié des personnages principaux et, même si une petite voix me dit que mon arrière-grand-mère n’aurait jamais sorti une seule insulte de sa vie, ça passe avec moi. Je veux dire, vue les personnages et ce qu’ils ont traversé, ça passe crème et ça se justifie parfaitement.
En fait, le véritable hic de cette série, c’est qu’avec tous ses petits défauts, et malgré toutes ses petites qualités, elle reste de qualité moyenne. En effet, elle n’a jamais un souffle, une identité, quelque chose pour la faire vivre et nous faire sortir de cette profonde léthargie qui nous assomme durant les six épisodes. C’est dommage. Parce que la série vaut le coup d’œil…