C'est avec une série que Dolan est revenue en 2023, un format qui semblait couler de source tant on sentait les codes sérielles dans la deuxième partie de son oeuvre.
En si peu de temps, Xavier Dolan a imposé une patte, une griffe, un univers. Des codes qu'il a bousculé, qu'il a contourné, qu'il a explosé pour tout réunir dans cette série qui vient somme toute marquer une conclusion sur une première partie de carrière. Cette série arrive au bon moment. Cette série était inhérente, elle se devait d'exister et se devait d'être produite maintenant.
Dolan n'a plus à prouver qu'il est un cinéaste talentueux, un directeur d'acteur intelligent et un grand acteur. Il sait exactement quand mettre le retournement de situation qui nous rendra impatient et accro de visionner la suite. On ne s'ennuie jamais. L'intrigue est bouleversante, les personnages même dans ce qu'ils ont de détestable arrivent à nous toucher et trouver grâce à nos yeux. C'est sombre, glauque, poétique et esthétique à la fois. Comment ne pas penser à "Requiem for a dream", avec la même puissance évocatrice et le même jeu impressionnant des acteurs. Dolan a tout compris sur l'addiction des séries, il s'est joué avec les codes et son rythme tombe au bon moment. Le mystère reste entier sans jamais être grossier, le mystère s'est tenir en haleine et même si sa révélation peut paraitre simple et déjà vue, elle ne reflète qu'un pathétique des personnages quasi mythologique dans cette tragédie grecque contemporaine.
La musique de Hans Zimmer est un vrai bijou. Une série incontournable venant synthétiser tout une oeuvre, tout un travail. Dolan offre une belle conclusion pour répartir sur une deuxième partie de carrière vers autre chose. La boucle est bouclée. Tout a commencé avec "J'ai tué ma mère", tout s'est concrétisé avec "Mommy" pour s'achever avec cette "Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé".