Intemporel...
Bon aujourd'hui où j'ai un peu le temps je vais vous parler de cette série, parce que j'y tiens et parce que j'ai envie d'expliquer pourquoi cette note parfaite. Petit aparté : si je peux facilement...
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le 1 avr. 2013
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7
Pour le moment, la principale critique que j'aurai à adresser à La Quatrième Dimension, en tout cas de sa première saison, est l'écriture « limitée » des épisodes. On retrouve très souvent le schéma suivant : on nous présente un personnage, il lui arrive un truc hors norme… et puis pour un épisode sur deux, c'est à peu près tout. On sait où on va nous mener, quel va être le twist s'il y en a un… bref, on n'est que trop rarement surpris. Le récit avançant ou stagnant à cause de la connerie de son ou ses personnages principaux.
Je tiens cependant à souligner un point bien précis. Après avoir écouté la conférence de Rod Serling au Sherwood Oaks College (1975) en lien avec l'épisode 5, Souvenir d'enfance, on se rend très vite compte que ce qui est évident pour le spectateur d'aujourd'hui (en l'occurrence le fait que le protagoniste se retrouve dans la ville à l'époque de son enfance) ne l'était pas pour celui des années 50-60. À partir de là, force est de constater que si j'avais un reproche à faire à la série serait qu'elle a mal vieilli sur certains de ses aspects.
Je recommanderai tout de même son visionnage, ne serait-ce que pour son côté anthologique. Le fait que chaque épisode soit unique, qu'il n'ait pas de liens entre eux, fait que l'on peut facilement relier bon nombre d'entre eux à d'autres œuvres, notamment à de nombreux films publiés après la série.
Certaines thématiques reviennent par contre à plusieurs reprises, comme la peur de l'inconnue, renvoyant directement à la peur des rouges, mais aussi au début de la conquête spatiale. Il me semble d'ailleurs important de noter que Rod Serling était quelqu'un de très politisé, très à gauche même (du moins pour un yankee). Mais la censure, la chasse aux sorcières, étant ce qu'elle était à cette époque, l'auteur a dû faire au mieux afin de ne pas être frappé d'anathème à son tour. Encore une fois, on ne peut que saluer le résultat.
Puis bon, une série des années 50 dont le but est de faire réfléchir le spectateur au lieu de simplement le divertir, rien que pour ça, ça vaut le coup d'œil.
Avec cette saison 2, l'identité de La Quatrième Dimension est davantage marquée. Le thème principal composé par Bernard Herrmann est remplacé par celui de Marius Constant, thème qui perdurera jusqu'à la fin de la série. Aussi Rod Serling apparaît directement dans les épisodes… et moi vu que je suis content de voir Rod Serling, je trouve que c'est bien qu'il apparaisse. Voilà.
Au niveau des épisodes, cette saison 2 est sensiblement supérieure à la première, les concepts présentés sont plus poussés dans celle-ci. Il y a moins ce côté “simpliste”, ce truc qui fait qu'on sait par avance comment l'épisode va se dérouler, comment tout cela va se terminer… ça reste présent oui, mais on sent que Serling a voulu apporter plus de nuances, de développer d'autres sous-intrigues.
Bref, une saison 2 qui pousse l'intégralité de ses curseurs un cran au-dessus, qui ose plus de trucs… quitte à en rendre quelques-uns ridicules. Mais ce n'est pas ça qui m'empêchera de défendre le génialissime Monsieur Dingle ! Surtout qu'à côté de ça, cette saison 2 contient mon épisode préféré de la série pour le moment : le brillant L'Œil de l'admirateur.
Défaut notable néanmoins : la présence plus marquée de publicité. Déjà que Rod Serling fait la promotion des cigarettes Oasis à la fin d'un épisode, v’là-t-i’ pas qu'il en fait aussi la promotion directement dans l'un d'entre eux. On sent qu'ils ont galéré pour avoir du pognon de toute façon, certains épisodes ayant été tournés directement sur vidéo et non sur films, afin de potentiellement faire des économies… ç'a tellement été une galère que ç'a leur a davantage couté… pas de chance je suppose.
Une troisième saison qui marche dans les pas de la précédente… quoique le tout se veuille tout de même bien plus pessimiste et paranoïaque qu'auparavant : l'ombre de la guerre froide n'ayant jamais autant plané au-dessus de la Quatrième Dimension… pourtant, nous n'en étions encore qu'à 23 h 53 sur l'horloge de l'Apocalypse.
Plus sérieusement, je pense que cela est surtout dû au fait que Rod Serling a gagné en confiance avec le temps, qu'il s'est permis de traiter de sujets plus sérieux, plus actuels, et donc plus pessimistes. Ce même gain en confiance peut se confirmer avec la présentation des épisodes, se rapprochant encore plus qu'à l'accoutumée du format court-métrage : chaque épisode étant présenté par son titre, avec nom du réalisateur, producteur et scénariste. Dans l'ensemble, pas mal de positifs par rapport à la saison 2 donc. De surcroit, on notera le fait qu'il y a moins de publicités présentes à l'écran et qu'aucun épisode ne fut tourné directement en vidéo.
Niveau épisodes, j'aurais tendance à en retenir cependant moins que pour la saison 2. En tous cas, aucun n'atteint le niveau d'un L'Œil de l'admirateur, mon épisode préféré à ce jour (comme pour beaucoup d'autres spectateurs j'ai bien l'impression). Je retiendrai néanmoins La Marionnette, une sorte de Chucky avant l'heure ; Cinq personnages en quête d'une sortie, ou le croisement improbable entre Cube et Toy Story ; La Route de la mort, Les Autres avec Nicole Kidman, 40 ans en avance ; ou encore C'est une belle vie, la mission Tranquility Lane de Fallout 3. Tout ça pour dire que je n'ai jamais autant fait de liens avec d'autres films, d'autres univers, qu'avec cette saison-là. Surtout que, outre cette connexion avec d'autres œuvres qui se concevront par la suite, la saison dont il est question arrive à rendre hommage d'une très belle manière à la carrière de Buster Keaton avec Il était une fois. Bref, malgré un certain pessimisme, cette saison 3 a le mérite de varier les thématiques abordées.
Bon par contre, cette saison 3 contient aussi l'épisode Le Miroir, sans nul doute le pire de la série (du moins pour le moment, et j'ose espérer que ça le restera), avec un scénario ridicule et un Peter Falk à la hauteur de ce même scénario… quel gâchis !
Bientôt… peut-être.
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Créée
le 28 nov. 2023
Modifiée
le 15 mars 2024
Critique lue 16 fois
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