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Dramascore : 34/60

Avec son audience finale à 24,9% Queen of Tears (TvN) s'empare royalement de la 3éme place des K-dramas les plus regardés de tous le temps, devant Sky Castle (JTBC, 2018) et devant Crash Landing on You (2019) de la même scénariste, qui bat ainsi son propre record. Mais sa valeur ne se mesure pas qu'à son succès public. Sous les abords d'un ultra-conventionnalisme assumé le drama dissimule de nombreuses surprises formelles qui pourraient bien en faire un classique instantané et le DOTY 2024 (on est encore qu'en Avril). Quel est le secret de ce nouvel objet visuel non identifié en provenance du pays du matin frais ? Est-ce qu'on va encore répondre "le mélange des genres" ou bien "la critique sociale déguisée" ? Non, ça ferait vraiment cliché. Et justement, le détournement ludique des clichés, c'est déjà une particularité connue de ses auteurs. Alors on va aller juste un peu plus loin, mais pas trop non plus : en fait les atouts cachés de ce drama sont au nombre de "tout". Le drama est à l'effigie de ses protagonistes : extrêmement doté dès le départ. Ce serait comme Cendrillon qui démarrerait avec assez de pognon pour inviter le prince dans son propre château. Du fils de petits notable de province à l'immense héritière librement inspirée de Lee Boojin, impératrice en son royaume de l'hotel Shilla, nous allons suivre leurs problèmes de riches, et quand même sympathiser avec eux dis donc. Mais quel talent ! Les talents d'ailleurs, parlons-en tiens. Queen of Tears bénéficie d'un casting All-Stars : la scénariste de Crash Landing, Park Ji-eun, je l'ai déjà dit. Mais aussi des co-réalisateurs en apparence à contre-emploi : Kim Hee-won (Vincenzo, Little Women) et Jang Young-woo (Sweet Home, Bulgsal) du thriller et de l'horreur ? Pour une dramédie romantique ? Soit. Les mains leads maintenant : projetés dans un palais art-déco, dont tous les habitants sonnent faux, mais qui sauvent les apparences devant les caméras. Faux bonheur, Faux gentil, Fausse méchante, Faux jetons. Les premiers coup de théâtre surgissent dès l'exposition, et persisteront jusqu'à la fin. Le récit réussit la performance d'épisodes plus longs que d'habitude (1h30 à 1h40) mais avec un rythme plus dense. L'alternance comique/tragique est quasi éprouvante. Au début on pleure d'émotion puis de rire, à la fin on pleure toujours mais on ne sait plus pourquoi. On serait pas contre un moment de répit et c'est généralement là que Queen of Tears nous inflige le plus infâme plot-twist. On reste alors accrochés comme des andouilles à la falaise, pendant une semaine (là je parle pour les victimes qui ont commis l'erreur de commencer le visionnage day-one : nous nous reconnaîtrons). Que dire d'autre : la bande son made in Crush, les caméos de l'enfer, le fan-service cinéphile et méta (même pas agaçant, alors qu'on est en 2024) la production value évidente, un soin apportés à la lumière et à l'étalonnage qui photoshopise les héros, les décors, les accessoires, tout le monde en fait (y compris l'Allemagne : et ça, glamouriser Frankfurt comme même, il faut se lever tôt, quoique avec l'aide de Lee Jung-Hyo, Park Ji-eun avait déjà su glamouriser la Corée du Nord, alors...). Bon on dirait que je parle d'une œuvre parfaite. Bien sûr que le drama à des défauts. Ceux de sa nature même : des péripéties invraisemblables et des comportements parfois incohérents. Sauf qu'entre amateurs de k-dramas, ce genre de défauts comptent pour rien. Non, l'intérêt particulier de celui-ci c'est peut-être ses héros qui refusent résolument de voir qu'ils font bien parti d'un conte de fée, certe douloureusement enchâssé dans un réalité comptable et sérieusement menacé par un ressentiment sans limite...mais un conte de fée quand même. C'est en gros l'histoire d'un château, assiégé de toute part, et dont les défenseurs s'engueulent tous au lieu de sauver leurs meubles. Peut-être que c'est un néo-makjang, ou peut-être que c'est une rom-com d'humour noir. Mais ce qui est certain c'est que je m'ai bien régalé~

SsamD
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le 29 avr. 2024

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SsamD

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