La Révolution, c’est un pari osé : revisiter l’un des moments les plus emblématiques de l’histoire française avec une touche de fantastique, des aristocrates zombifiés, et une esthétique qui se veut gothique-chic. Mais au lieu d’un drapeau tricolore fièrement brandi, la série finit par ressembler à une cocarde mal fixée qui tombe à chaque vent scénaristique.
L’idée de base est prometteuse : une maladie mystérieuse transforme la noblesse en monstres sanguinaires, tandis que le peuple, déjà à bout, se prépare à se rebeller. Mais au lieu de plonger dans un chaos épique, la série semble hésiter entre thriller historique, fantastique, et drame adolescent. Résultat : un cocktail mal dosé où le sérieux de l’histoire peine à cohabiter avec les absurdités surnaturelles.
Les personnages, bien qu’intéressants sur le papier, manquent de profondeur ou d’originalité. Joseph Guillotin, le héros malgré lui, se bat pour résoudre le mystère tout en incarnant une sorte de Sherlock Holmes du XVIIIe siècle… mais en moins charismatique. Les nobles, eux, oscillent entre caricatures de méchants Disney et victimes de leur propre écriture. Quant aux dialogues, ils alternent entre solennité exagérée et répliques qui tombent à plat.
Visuellement, La Révolution a des atouts : les décors et costumes sont soignés, et certains plans frôlent même la beauté picturale. Mais cette esthétique léchée ne suffit pas à sauver une intrigue qui s’étire inutilement et se perd dans des détours sans grand intérêt. Les scènes d’action manquent d’intensité, et les moments censés être choquants ou grandioses se diluent dans une mise en scène trop consciente d’elle-même.
Le plus frustrant, c’est que la série semble vouloir trop en faire sans jamais aller au bout de ses idées. La rébellion populaire, le surnaturel, les enjeux politiques : tout est abordé, mais rien n’est vraiment développé. Au final, tu te retrouves avec un sentiment d’inachevé, comme si La Révolution avait été arrêtée en pleine prise d’élan.
En résumé : La Révolution est une série qui aurait pu révolutionner le genre en mêlant histoire et fantastique, mais qui finit par trébucher sur son propre concept. Une épopée visuellement jolie mais narrativement boiteuse, à regarder si tu es curieux… ou si tu veux un prétexte pour te replonger dans tes cours d’histoire.