Matthieu Donck réalisateur de cette mini série particulièrement lente,, musicalement réussie, maîtrisée pour un mini-budget, signe un thriller rappelant les ambiances de certaines séries nordiques. Même si quelques défauts de caricatures de personnages ou d'exagération de comportements peuvent gêner.
Un policier ayant vécu un drame familial et professionnel retourne dans son village pour reprendre un poste d'inspecteur et se trouve confronté à un suicide, secouant ce petit microcosme.
Le générique, visages et végétation qui se fondent, fera penser à "True detective" ainsi que dans la narration avec cet interrogatoire croisé avec l'intrigue, jouant sur de multiples allers et retours dans le temps, "Broarchurch" également avec ces personnages froids, et qui semblent avoir quelque chose à cacher, le film "Fargo" dans les descriptions de caractères et un humour par des situations décalées mais tout autant dramatiques, un peu hors du temps, et, "Six feet Under" pour amener en chaque début d'épisode une récurrence, ici, le rêve.
Ces clins d'oeil n'amoindrissent pas l'originalité du scénario. La mise en scène, la narration, les paysages et les plans de certaines scènes aidés par une luminosité passant du trés ensoleillé au sombre ou encore de grands espaces à l'étouffement de la forêt, renforcent l'inquiétude, apportent un soupçon d'angoisse et une certaine tension pour une intrigue réussie. Un thriller sombre, efficace et sobre.
De bons rebondissements bien amenés font l'accroche à tous les épisodes.
Cette fiction étant bien menée de bout en bout et emprunte de “réalité”, le final, qui même si celui-ci se veut inattendu, reste pour le coup peu crédible au vu de l'évolution du personnage au long de cette histoire.
On remarque Tom Audenaert dans le rôle d'un policier si peu investi et franchement bien brossé...Yoann Blanc, l'enquêteur perturbé, tout en subtilité malgré quelques jeux appuyés parfois...Un plus pour Guillaume Kerbusch qui dans une évolution passant de l'inexistant et timide gendarme, à la colère par sa non-reconnaissance, est parfait... Et pour Catherine Salée mention spéciale et coup de coeur par son jeu qui crescendo apporte toute l'ampleur à sa complexité.
A voir. A découvrir.