Labyrinth
4.7
Labyrinth

Série Showcase (CA) (2012)

Un téléfilm certes inégal, mais pas si mauvais.

« Labyrinth » est un téléfilm américain ambitieux dévoilé au public en 2012. Produit par les frères Scott, dont on retrouve ici l’amour de l’histoire et des touches épique de Ridley, le film éclaire un passage méconnu de l’histoire. La croisade anti-cathare à Carcassonne au XIIIème siècle. Comme souvent la minorité religieuse a été exterminée au profit de la majorité, sur ordre du pape.

« Labyrinth » ne se contente pas de raconter simplement le destin d’Alaïs, protégeant son secret au péril de sa vie. S’appuyant sur le roman de Kate Mosse, le film dresse un pont entre les générations. Alice Tanner, une femme d’aujourd’hui, se trouve liée à Alaïs. Ainsi, les parallèles entre le passé et le présent sont plutôt bien amenés. Certaines transitions sont soignées. On constate cependant un décalage entre les deux époques. Les scènes moyenâgeuses présentent bien plus d’intérêt que les scènes se situant en 2012.

La trame scénaristique moderne ne fait pas le poids face au destin d’Alaïs. Alice Tanner est régulièrement agaçante et sa recherche de réponses souvent ennuyeuse. La jeune femme ne donne l’impression d’être impliquée que trop tardivement dans l’intrigue. Ce côté de l’histoire présente également des longueurs, absentes des parties historiques à Carcassonne. On nous sert des intrigues secondaires inintéressantes et tirées par les cheveux (le kidnapping de l’amie d’Alice, la scène du culte de Marie-Cécile, les mafieux aux desseins obscurs...). Il est pourtant difficile de décrocher tant le tout reste mystérieux.

L’autre aspect de l’histoire est porté par la ravissante Jessica Brown-Findlay. Alaïs est un personnage fort auquel on n’aura aucun mal à s’attacher. En plus de leur aspect documenté, ces passages sont intéressants pour plusieurs points. Les décors naturels français et les sombres intérieurs moyenâgeux sont magnifiquement mis en valeur par la caméra de Christopher Smith, c’est bien plus beau à regarder que l’appartement moderne de Marie-Cécile. De plus, les personnages entourant l’héroïne lui sont d’un véritable soutien, et ne sont pas seulement présents pour la mettre en valeur. Christopher Smith filme également quelques batailles qui sont du meilleur effet.

Le casting de « Labyrinth » est pas mal : des acteurs renommés au cinéma ou sur le petit écran contribuent au téléfilm. Il y a du très bon comme le charmant Sebastian Stan et le grand John Hurt encore une fois sous-employé.

Il y a du un peu moins bon, comme la belle Jessica Brown-Findlay parfaite quand il s’agit de montrer de la douceur, mais moins convaincante quand il s’agit de pleurer, mais aussi une Vanessa Kirby fade à cause de son personnage inintéressant, mais qui se dévoile peu à peu grâce au duo qu’elle forme avec Will. Comptons aussi dans cette seconde catégorie le britannique Tom Felton. Il joue bien, aucun problème à ce niveau-là, simplement son personnage ne semble pas adapté à sa carrure. Trop jeune peut-être pour interpréter un chef de guerre digne de ce nom.

Dernier groupe d’acteurs : les mauvais. Sa première représentante est l’irlandaise Kathie McGrath. La jeune femme interprète Oriane exactement comme elle interprète Morgane dans « Merlin ». Elle minaude de manière insupportable en affichant de temps en temps un air faussement diabolique. Chacune de ses scènes se rapproche de la médiocrité. La seconde "mauvaise personne" de cette histoire s’appelle Marie-Cécile, et est interprétée par Claudia Gerini qui en fait la plupart du temps des tonnes.

L’ensemble est donc assez moyen, on constate de trop grands écarts entre les performances des acteurs.

Le dernier point que je vais développer a peu à voir avec le film en lui-même. Il est cependant suffisamment important pour être dit. La chaîne 6ter était fière d’avoir obtenu la diffusion inédite de « Labyrinth ». Le résultat ? Une diffusion en HD pour rendre justice aux images, ok. Une VF imposée, moins bien. QUATRE PAGES DE PUB EN 3H ?! QUI COUPENT EN PLUS LES SCENES N’IMPORTE COMMENT, A LA BARBARE ?!?! C’est vraiment se moquer de ses spectateurs ça... Merci d’avoir un minimum de respect pour les œuvres que vous diffusez. Ou au moins pour vos spectateurs...
mewnaru
6
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le 13 août 2014

Critique lue 1.3K fois

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mewnaru

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