Last Resort, Numéro d’équilibriste
Malheureusement, le concept audacieux, mais casse-gueule, de Last Resort sera la cause de son échec. Je ne parle pas de question audimatique mais simplement scénaristique. Il faut l’admettre, Last Resort ne fonctionne pas. Mais pourtant, elle reste la tête hors de l’eau, elle se débat, malgré une cause perdu.
Le pilot avait la lourde tâche de rendre les évènements crédibles et je suis persuadée que son demi-échec est surtout dû à la longueur de celui-ci. Un double épisode pour réellement introduire la situation, les personnages, les enjeux, aurait été plus judicieux. Tout va trop vite, tout s’enchaîne sans fluidité, tout semble forcé. On est tout de même intrigué et à la fin de l’épisode on veut savoir comment ils vont s’en sortir, parce que tout reste à mettre en place maintenant. On veut croire qu’avec le temps nécessaire, en posant les choses, les dynamiques seront plus certaines et les évènements plus crédibles. On veut croire qu’avec une bonne équipe scénaristique on peut arriver à rendre le tout solide.
Finalement, plus le temps passe, plus il devient évident que personne ne pouvait réussir à nous faire croire au moins à 80% à cette histoire. Les épisodes s’enchainent, les situations douteuses aussi. On ne croit à rien, que ce soit aux différentes tentatives du gouvernement américain d’enrayer la dissidence ou aux évènements sur l’île avec les habitants et relations qui se forment, sans compté l’inutile et décousu intrigue qui se passe sur le sol américains avec la femme du xo.
Pourtant, malgré son sujet, on peut dire que Last Resort réussit le tour de force de ne jamais sombré dans le ridicule. C’est à un magnifique numéro d’équilibriste qu’on assiste, car jamais émancipé de son improbable sujet, elle ne tombe pas, elle reste debout, marche et se débat, elle n’abandonne pas. Cette cause perdue d’avance est magnifiquement mené, car beaucoup d’autres auraient coulés depuis longtemps avec un sujet comme celui qu'est Last Resort.