C'est l'histoire d'un mec, capitaine de sous-marin nucléaire, qui décide de ne pas tirer deux de ses ogives sur le Pakistan à cause d'un minuscule vice de procédure. Vingt minutes plus tard, c'est la guerre nucléaire, on découvre la trame d'un complot international impliquant une bonne partie du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique et le mec en question décide avec son sous-marin et son équipage de joyeux marins d'installer une dictature militaire dans l'océan indien. Évidemment tout le monde voudra prendre le contrôle de ce putain de sous-marin : le gouvernement, les pakistanais, les chinois, le chef de la mafia locale et les quatre putains d'officiers principaux : le Capitaine (n°1), le XO (n°2), la navigatrice (n°3) et le COB (n°4). L'occasion idéale de découvrir un jargon pittoresque.
La majorité de la série se passe sur une petite île supposément de Polynésie Française mais qui ressemble étrangement à Hawaï donc à l'île de Lost. Il y a néanmoins un quart de l'aventure vraiment pas folichon qui se déroule sur le continent, à Washington qui implique une marchande d'arme sexy-mais-sans-scrupules et la femme fragile-mais-pas-dupe du second du sous-marin impliqué dans le fameux complot impliquant le père de la première, le président des États-Unis et le père de la navigatrice. Stooooooooooop !
C'est le moment, lecteur, de faire une check-list.
C'est une série de ABC qui se passe majoritairement sur une île, tourné à Hawaï, avec 27 personnages, des passages relous sur le continent, un complot international et un McGuffin insaisissable d'une taille inhabituelle. Tout le monde pense évidemment à la même chose mais on va faire comme si ça n'existait pas. Il manquait juste une grosse dose de fantastique et des triangles amoureux qui nous pompent du temps d'antenne.
Malgré le côté débile et improbable du point de départ, la série se regarde finalement assez bien quand on la réduit à sa plus simple expression : le Capitaine, son second et l'équipage qui se demande jour à jour quel sera leur prochain mouvement alors que le monde entier en sait plus qu'eux. Grâce d'abord à André Braugher qui joue un capitaine classe, éloquent, intimidant et suffisamment barge pour être crédible mais aussi à Robert Patrick et Scott Speedman. Et ensuite si l'on enlève deux-trois intrigues pourries (la moitié d'entre elles impliquant la patronne du tiki bar et ses origines mystico-indigènes), tout ce qui se passe sur l'île est vraiment prenant. Ce serait injuste de ne pas mentionner le personnage du Navy SEAL typé Han Solo qui fait tous les trucs awesome de la série. Il justifie à lui tout seul tout le côté "pas crédible mais cool" de ces treize épisodes.
Après quelques épisodes, la sauce prend mais on se dit que ça tiendra jamais la route pendant six saisons et un film. La bonne nouvelle c'est que personne ne voulait savoir la suite sur ABC et qu'ils ont décidé d'arrêter la série après les 13 premiers épisodes. Mais comme ils sont sympas, ils ont laissé le temps à ce showrunner maudit qu'est Shawn Ryan de peaufiner la fin de sa série. On sent donc un regain de qualité mais aussi d’invraisemblance sur une fin de série qu'on avait pas vu aussi explosive depuis longtemps. Fusillades, mutineries, retournement de veste, découvrage de taupe, destruction de complot, c'est toute une journée de Jack Bauer en 45 minutes.
Bref d'une série qui n'aurait probablement pas tenu la route on passe à une mini-série explosive qui se regarde facilement à partir du moment où l'on aime les films de sous-marin couillus et le jargon militaire. Et c'est déjà pas mal.