la meilleure série produite par Canal plus

Quand Canal Plus annonce une nouvelle production, on s'dit que la chaîne payante va nous refaire sa spéciale : le coup du petit point sur le nez. La fille est jolie, sympa, tout à fait séduisante mais un petit point sur son nez la rend malheureusement indésirable. C'est toujours ainsi avec les séries Canal : Une idée en or, un scénario avec des idées extrêmement prometteuses, un ou deux acteurs brillants, mais le tout qui finit en eau de boudin, ya toujours un détail qui vient gâcher l'ensemble.
Gomorra avait souffert d'énormes faiblesses dans le scénar, Engrenages s'était noyé dans des lieux communs, Maison close était bardé de personnages caricaturaux... Ya toujours un truc qui cloche, malgré une évidente qualité d'ensemble.
Sauf qu'Eric Rochant n'est pas n’importe qui. Le type a réalisé Mobiüs, et surtout Les Patriotes. Quand un tel connaisseur, que dis-je, un obsédé des milieux barbouzards annonce une série sur ce thème, avec Kasso, Darroussin, Léa Drucker ou Slimane Dazi (oui!), la première hypothèse du coup du petit point sur le nez est validée : La série fait très très envie.
J'ai regardé la saison 1, et ba croyez-le ou pas... Pas de petit point sur le nez.
Un scénario ficelé au millimètre, un réalisme saisissant, bien au dessus des standards habituels de la série française, à rapprocher du film Les Patriotes. Mais par dessus tout, on voit un personnage principal magistralement incarné : C'est la force de la série. Au fur et à mesure, Malotru semble perdre les pédales, mais se bat pour se convaincre qu'il maîtrise la situation. Au milieux d'enjeux qui devraient l'écraser, il garde un sang froid titanesque qui semble pourtant s’effriter de minutes en minutes.
Un point supplémentaire vient augmenter l'immersion, c'est l'immédiate actualité de la série : La situation géopolitique est celle d'aujourd'hui, de 2015! Alors n'attendez pas pour regarder Le Bureau des Légendes.
Cette série, de loin la plus réussie de Canal est un chef d’œuvre, à n'en pas douter, qui pour les séries, achève de rattraper le cinéma dans le paysage fictionnel français.