Mais qui suis-je Sydney ?
"Le Caméléon" met en scène la quête d'identité de Jarod, un être doté d'une intelligence supra normale, un génie qui possède entre autres la faculté d'assumer n'importe quelle identité. Arraché à ses parents par une entreprise appelée "Le Centre" alors qu'il n'était âgé que de quatre ans, le petit garçon devenu grand ne sait pas qui il est, qui sont ses parents, quel est son nom. Toutes les informations dont il dispose sont celles qu'il découvre au fur et à mesure de ses recherches. Fraîchement évadé de son centre d'exploitation des jeunes génies qu'on enferme pour en faire des cobayes scientifiques, il prend naïvement conscience de ses années perdues, de son enfance ignorée, de son adolescence gâchée, de sa vide existence. Il n'est rien d'autre qu'un protée avide de ses racines généalogiques.
Chaque épisode développe les mêmes éléments :
- Jarod déniche un gadget enfantin ou des sucreries qu'il n'a pas pu connaître durant ses jeunes années (le fameux M. Patate, des bonbons, des glaces, un Rubik's Cube, des chewing-gums...)
- Le caméléon sort un de ses petits carnets rouges. Dans ceux-ci, il y a des articles de journaux concernant l'histoire qui va être développée dans l'épisode, et à fortiori le rôle que va endosser Jarod.
- Le petit génie recherche des indices concernant ses parents, les secrets que le Centre lui cache depuis sa plus tendre enfance.
- Quelques petites vidéos des expériences subies par Jarod, prouvant une fois encore ses capacités supranormales.
- Une chasse au caméléon, avec la stupide Miss Parker (fille d'un haut responsable du Centre), Sydney (le psychologue scientifique qui éleva Jarod au gré des expériences) et Broots (un geek fada de l'informatique).
Outre des personnages légèrement caricaturaux sur les bords et naïfs à volonté (Miss Parker en tête, Jarod médaille d'argent, Sydney en bronze...), "Le Caméléon" souffre cruellement de sa trame scénaristique hyperbolique, encore plus grosse qu'une galaxie : une entreprise appelée "Le Centre" kidnappe des petits génies pas encore formés, a des dizaines de nettoyeurs à ses ordres, possède un compte en banque encore plus renfloué que le PIB du Canada, donne des armes à tous ses employés, simule à l'avance tous les événements dramatiques du XXème siècle... et personne n'est au courant ? Mais que font les électriciens ? C'est quoi ces francs-maçons du mal, cette société tellement secrète que ses membres peuvent courir à poil dans la rue, des Kalachnikovs aux bras sans qu'on les remarque ? Je soupçonne Harry Potter d'avoir vendu à ces malfrats des capes d'invisibilité... Malgré tous ces petits défauts, la série et les comédiens sont attachants, et l'on peut facilement se scotcher devant quelques épisodes du Caméléon pour passer le temps agréablement, sans chichis.