Il n'a pas forcément raison et vous n'avez pas totalement tort
Ah, Durendal. L'un des Youtubeurs qu'on aime détester. Les qualificatifs dépréciatifs, quand ils ne sont pas insultants, ne manquent pas. Mais quand je lis certains d'entre vous dire qu'il est totalement à côté de la plaque de manière systématique en se basant (soyez honnêtes) sur trois vlogs et une partie d'un seul de ces "Pourquoi j'ai raison et vous avez tort", je pense qu'il y a trop de contributeurs de ce site qui font des critiques à l'emporte-pièce et ça me fait relativiser leurs avis en général.
Vais-je prendre sa défense pour autant ? Non. Car j'ai encore mon esprit critique perso, que j'avais déjà mes goûts et mes a prioris bien avant d'écouter Meta Gueule Solid. Et donc, si parfois, j'ai envie de lui offrir une bière parce qu'il m'a bien fait marrer, voire rassuré (la critique de Prometheus, pour ne citer qu'elle), parfois il me donne envie de hurler tant j'ai l'impression qu'il fait exprès de faire abstraction de tous les défauts et problèmes du film pour le défendre à tout prix.
Oui, il n'aime pas la Nouvelle Vague, oui, il trouve Tim Burton totalement surestimé, oui, il méprise Michael Haneke, oui, il préfère les films de science-fiction (bouh que ce mot est vilain sur ce site où tout le monde semble se palucher sur l’œuvre de Tarkovski) faits avec de gros moyens à un truc conceptuel réalisé par dessus la jambe par un type qui a la prétention de s'autoproclamer "artiste" parce qu'il a eu droit à deux lignes dans les Cahiers du Cinéma. Mais où est le problème, tant qu'il est capable de défendre son avis ? Avis que vous n'êtes capables de contrer que par un laconique "N'importe quoi". J'ai déjà lu mieux.
Et puis c'est pas comme s'il était constamment à contre-courant : il a affirmé à plusieurs reprises adorer le travail de Fritz Lang et apprécier l'expressionnisme allemand, avant de démontrer point par point en quoi la trilogie du Hobbit était une mauvaise idée dès le départ pour un mauvais résultat final. C'est toujours n'importe quoi ?
Qu'est-ce qui vous gêne, au fond ? Qu'il considère le cinéma comme une industrie autant que comme un art ? Qu'il sache apprécier un film de pur divertissement pour ce qu'il est ? Qu'il ne fasse pas plus souvent l'effort de voir des films diffusés uniquement dans des cinémas de quartier à des horaires impossibles ? Vous oubliez un truc fondamental, les gens : VOUS ÊTES SUR INTERNET !!!!!
Internet, le royaume des nerds décérébrés et abreuvés à la culture américano-japonaise qui ne se tienne au courant de l'actualité cinéma que par Allociné et Variety. Évidemment qu'il va davantage s'orienter vers le cinéma mainstream, puisque ce sont des références qu'il partage avec son public. Mais il va en profiter pour voir les films en compétition pour les Oscars, les Césars, le festival de Cannes, et essayer d'ouvrir les horizons de son public.
Durendal est tantôt pertinent, tantôt aveuglé par sa mauvaise foi, mais il n'est pas inutile. Il essaie de pousser à la réflexion et à l'ouverture d'esprit en attaquant les références les plus chères de son public pour mieux le déstabiliser et le réorienter. Que la formule et le ton utilisés ne vous conviennent pas, soit. Mais ne dites pas qu'il ne dit que des conneries, parce que c'est faux. Parce que ce n'est pas parce que vous dites avoir raison que vous n'avez pas tort.