Le Fléau
6.2
Le Fléau

Série ABC (1994)

Alors, je prends un livre à succès, une caméra, et...

Et il ne se passe rien. Non, un best-seller, un plateau, une caméra, des acteurs, un staff et un budget ne suffiront jamais à faire un film, une série, ou quoi que ce soit d'autre qui soit autre chose qu'un objet technique. S'il n'y a pas d'intention artistique, de direction d'acteurs, de prise de risque, une production ciné ou télé est aussi intéressante à regarder qu'une machine à café.
Voilà tout le problème de cette version du Fléau, l'un des classiques de Stephen King qui - même s'il est loin d'être mon préféré - regorge de trouvailles, presque toutes basées sur les personnages et leur réactions face à un monde qui s'effondre.
Première faiblesse de cette mini-série (que j'appellerai plutôt un long téléfilm) : les personnages sont moyennement écrits et surtout très mal joués. Au milieu d'un casting riche d'une vingtaine de personnages principaux, seuls Gary Sinise (alors très peu connu, mais dont la présence dans ce téléfilm fait penser à celle d'un futur chef étoilé en train de bosser dans un camion à pizza), Rob Lowe (ancien surdoué en pleine traversée du désert) et peut-être Miguel Ferrer (éternel troisième rôle) tirent leur épingle du jeu. Tous les autres sont transparents voire ridicules (Parker Lewis en Harold Lauder ahahahah ! au secours SOS casting).
Bon.
Puisque les personnages n'apportent rien, la réalisation est-elle à la hauteur (spoiler : non) ? Quelle réalisation ? Celle qui consiste à poser des caméras et à attendre que ça passe ? Le célèbre Mick Garris a appuyé sur le bouton. Qui ça ? Celui qui a "réalisé" Psychose 4 bien sûr. En fait, avec Le Fléau, Garris explique avec beaucoup de pédagogie au spectateur la différence entre un téléfilm et un film.
Bon.
Il reste le scénario... pas original, puisqu'il suffit de lire le livre, de loin plus fouillé et riche. Ici, la prise de risque est minimale, l'adaptation étant très fidèle à l'intrigue du roman (à part quelques raccourcis, personnages inventés ou fusionnés (Rita/Nadine), Nick Andros devenu blanc on se demande encore pourquoi)).
En résumé, le résultat ne casse aucune brique, mais on se dit que ce n'est pas bien grave : après tout ce sont aussi les banales pizzas qui rendent encore plus inoubliables les dîners grandioses !

windblowser
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le 15 mai 2020

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windblowser

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