The Green Hornet : Un buzz sur le tard grâce à la renommée de Bruce Lee

L’année 1966 a été très faste dans l’univers des séries avec l’arrivée de Star Trek, Mission Impossible, Batman avec Adam West et bien d’autres dont The Green Hornet à laquelle je m'intéresse aujourd'hui.

Cette dernière a eu une destinée bien singulière dans l’univers de la série. Au moment de son arrivée sur le petit écran, elle ne connut que 26 épisodes avant de disparaître dans l’indifférence presque générale pour les raisons suivantes :

I°) Des épisodes ayant une structure trop répétitive pour surprendre le public

Une réalisation minimaliste allant à l’économie en réutilisant des scènes à l’identique à chaque épisode : une succession de photos présentant le frelon et ses partenaires après la scène d’introduction, le générique avec sa musique jazzy entêtante, l’arrivée dans le garage, la sortie de la Belle Berthe et son parcours dans la ville, l’arrivée du procureur Scanlan chez Green Hornet, sans oublier le générique de fin. Rien qu’avec ça, vous gagnez bien 3 à 4 minutes sur les 24 minutes (durée d’un épisode). Sans oublier, les décors réalisés essentiellement dans les studios car il y a très peu de scènes tournées en extérieur. Certains effets spéciaux sont aujourd’hui totalement dépassés donnant un aspect désuet à la série.

2°) Scénarios peu inventifs ou crédibles

Les scénarios sont assez simplistes, bien loin de ceux de Star Trek, avec des ennemis à démasquer en procédant à des stratagèmes très similaires d’un épisode à l’autre. Vers la fin de la série, ils ont décidé d’innover avec des univers orientés vers le fantastique avec le très agréable "Alias, The Scarf” et la science-fiction avec l’innerable “L’abominable Dr Maboul” en deux parties clôturant, sans doute à raison, les aventures du célèbre frelon vert.

Chose amusante, les scénaristes se sont permis un clin à la série Batman dans un épisode où Britt allume la télé et le voit en train de monter, avec son fameux Robin, sur la façade d’un immeuble avec une corde.

De plus, les personnages principaux n’évoluent pas sur les 26 épisodes et sont très peu souvent mis en danger empêchant le spectateur de s’y attacher durablement. Certains affrontements sont soient mal joués ou chorégraphiés les rendant ridicules ou comiques. Pour moi, très peu d’épisodes sortent du lot dont le double épisode «La machine à rêves».

3°) Personnages peu connus du grand public

Contrairement à Batman de la même année, il n'y a pas une grande galerie de personnages récurrents et connus du grand public pour l’époque. En effet, nous avons :

• Van Williams dans le double rôle du rédacteur en chef du Daily Sentinel, Britt Reid, et du Green Hornet. Une espèce de mix entre Bruce Wayne et James Bond, ne restant pas insensible à la gente féminine.

• Wende Wagner, la charmante secrétaire, aidant Britt Reid dans sa double vie. C’est une des raisons m’ayant permis de tenir jusqu’au bout des 26 épisodes. Malgré sa courte carrière d’actrice, ses films les plus connus sont Rosemary’s Baby et le Colt des Sept Mercenaires.

• Walter Brooke joue le procureur Scanlan dont la présence est très courte à chaque épisode et son charisme est loin d’égaler celui d'un Commissaire Gordon.

• Sans oublier, Bruce Lee qui interprète Kato, l’assistant/majordome dont les dialogues sont très limités. La plupart de ses combats sont très minimalistes et ne rendent pas justice à son art martial et à son talent. Pour voir ce que cela donne, je vous invite à cliquer à ici.

De plus, sa panoplie de gadget reste très limitée, si on la compare à celle de Batman : sa célèbre voiture-gadget noire aux phares verts, ses fusées, son radar, ayant certainement inspiré le créateur de K-2000, mais aussi son laser, son pistolet, ses émetteurs. Ainsi, la ressemblance avec James Bond est encore plus flagrante, même s’il porte un masque, qu’à un véritable super-héros de bande dessinée.

J’en profite également pour signaler un fait rare pour l’époque : Ce duo de justiciers reviendront une dernière fois lors d’un cross-over avec la série Batman dans un double épisode avant de disparaître parce que les deux séries avaient le même producteur (William Dozier) et studio (la 20th century Fox). - Merci@Ugly - Cela explique certaines similitudes entre les deux séries et les clins d’œil réciproques.

Malgré certains défauts que j’ai soulignés, elle va renaître de ses cendres quelques années plus tard. Grace à la renommée grandissante de Bruce Lee due aux succès de Big Boss à Opération Dragon, un film Green Hornet sorti en 1975, composé d’épisodes de la série. Cela donna l’occasion au public de la redécouvrir et qu’elle devienne culte pour certains. Il est clair que sans la présence et l’impact dans les arts martiaux de Lee, elle serait tombée dans l’oubli, au fil du temps.

Au final, ce justicier est assez fade par rapport à d’autres dans la mesure où c’est son majordome qui lui vole la vedette. C’est vrai qui se rappelle de nos jours de l’acteur : Van Williams. Comme vous l’avez déjà compris, si vous n’êtes pas fan de Lee et des justiciers masqués, passez votre chemin.