Rocky se met aux échecs

Il suffit du premier épisode pour savoir où tout cela va mener, avec le standard d'un film de sport "de la personne douée qui va affronter des épreuves jusqu'à accomplir son "destin"".

Ben, la série demeure exactement sur ce fil, sans en bouger d'un iota, sans faire de vaguelettes dans la baignoire. Une autoroute droite sur une petite dizaine d'épisodes.

Alors la petiote Anya Taylor-Joy reste forte ravissante et arbore des tenues extrêmement seyantes dans des décors relativement bien reconstitués (si on fait l'abstraction des fonds verts ou matte-painting affreux, budget oblige...).

Sinon rien, elle joue, gagne, a quelques vagues doutes, mais joue, gagne, etc.

Et sans faire un brûlot anarchiste, je ne vois pas l'intérêt de placer toute l'histoire basé sur un roman, pas sur une vraie bio, durant ses années, là, précisément, si c'est pour jamais évoquer la place des femmes (J'ai écrit : évoquer, pas obliger de marteler un propos) ou de sa copine noire et donc du racisme de l'époque, de la Guerre Froide et de la propagande ou n'importe quel thème.

Rocky, on dirait du Marx a comparer.

Sans compter sur la vacuité absolue des personnages-fonctions, son amie noire n'est que quota, son mentor, un fan-boy à la limite, le beau brun un vague intérêt, un fil rouge vague, les autres mecs des moyens de se surmonter alors qu'elle est déjà surdouée, on s'en fout, sa mère, la personne innocente (le public débile) à qui raconter les subtilités des parties et enjeux, etc.

Seul compte, cette meuf, sans émotion, juste un talent qu'elle applique avec attention pour en faire quoi, rien, un truc de réussite, sans doute. Je sais pas. Je ne veux pas de saison deux, "le retour du méchant russe"...

Puis, c'est trop long pour un si faible propos, les épisodes se suivent, on s'ennuie pas, c'est lent, c'est beau, mais on attend un peu quand même qu'il se passe un peu des choses.

Un film aurait suffit !