Boba, le gentil petit ourson

Si l'on traite n'importe quel ancien élève de la star academy de "has been", celui-ci/celle-ci peut tout au moins nous rétorquer "mais moi, qui ne suis certes plus rien, au moins j'ai été, et vous?". De sages, de belles paroles et peut être les seules qui peuvent nous réconforter lorsqu'il s'agit d'aborder l'incroyable destin de Boba Fett, le redoutable "bounty hunter" de l'empire contre-attaque et du retour du jedi...

Le destin, ça tient pas à grand chose. Il a suffit qu'un beau matin, ou peut être était-ce par une nuit claire et tranquille, un exec/scenariste/actionnaire de chez Lucasfilm/Disney se pose la question de la caractérisation de ce mystérieux et dangereux chasseur de prime dans la série qui allait lui être consacré. La réponse évidente, logique et implacable : en faire une sorte de pascal le grand frère, défenseur des orphelins, du peuple opprimé, et accessoirement meilleur conseiller ANPE de toute la bordure extérieure. Un gentil nounours compréhensif et débonnaire, rechignant à tuer, désireux de protéger le faible contre le fort. Logique, n'est-ce pas? Le seul roi de la pègre dont l'unique activité illégale semble être de...euh...et bien? Non pas la drogue (dites non à la drogue avec Boba le grand frère), pas la prostitution non plus, le meurtre c'est pas son truc, pas de trace de contrebande...euh...la protection illégale du gentil peuple opprimé par les méchants bandits?...dont il veut être le chef? Chef des bandits qui menacent la population qu'il veut proteger? Proteger de la drogue, de la violence, de la prostitution, du chaos qu'entraine le crime organisé? Crime organisé dont il veut être le big boss?? What?? Bon vous voyez, je n'ai toujours pas compris...

Bref, avec cette idée de base il était evident qu'on allait tout droit vers un sacré naufrage. Et pour ajouter de la honte au déshonneur , la cerise sur le gateau c'est certainement l'incroyable prestation de l'acteur principal, tout en sourire ultra-bright figé/constipé avec combos de reactions outrancières qui ferait passer les looney tunes pour un documentaire animalier et Steven Seagal pour le Joaquin Phoenix du film de baston....

Un peu comme les metalleux de Spinal tap poussaient leur ampli à 11 (sur une échelle de 10, petit rappel), Boba le gentil seigneur de la pègre met le Cringe en orbite à chacune de ses apparitions. Surtout qu'il a la bonne idée de ne jamais mettre son casque, histoire d'être sûr que le blanc artificiel de ses canines affolent mon cringe-o-meter à tout moment, ô sournois démon que tu es!! (D'ailleurs, devant le nombre de "facepalm" effectué devant cette série je considère sérieusement à reverser des droits d'auteur au formidable Patrick Stewart).

Que reste-il donc de cette série une fois digéré (blague!) son pathétique Hérault de la lose? Un monde de la pègre aussi excitant et poisseux qu'un film de Scorcese suédé par françois hollande et jean castex. Des scooters du turfu qui se sont trompés de plateau de tournage. Une réalisation mollassonne, des décors vides -toujours les mêmes- (bon courage à boba pour faire regner sa volonté accompagné de 2 cochons et du club des 5 du turfu), un spin-off hors sujet du Mandalorian en plein milieu (du coup les 2 seuls bons episodes, autrement plus jouissifs et mieux conçus ), une histoire peu passionante, mal amené, sans reels enjeux perceptibles et surtout, surtout, SURTOUT beaucooooooup de ridicule. Qui tue. Qui tache. Partout. Tout le temps. Sans répit! Sans cesse!! Tiens c'est cadeau!!

Mais ne soyons pas mauvaise langue. Car si la série a au moins un mérite, c'est d'être un bon reservoir à meme. Car que serait le monde sans cet air auto-tuné et entrainant qu'est "like a bantha" (je vous laisse chercher sur youtube si vous ne connaissez pas), veritable ode à la gloire de l'ami Boba et des meilleurs moments de son livre-spectacle halluciné et hallucinant....

Le destin, ça se joue à rien, il suffit qu'un beau matin, ou peut être ce sera une nuit calme et profonde, un exec/scenariste/actionnaire de chez disney/lucasfilm se pose la question ultime : "et si on faisait une saison 2?" Et la réponse, tel le proverbial papillon qui bat des ailes, pourrait changer la face du streaming pour le meilleur, ou pour l'empire (cette dernière blague est nul mais si Boba en a rien à fout' de rien alors moi non plus)...