Un Derrick low cost
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le 3 mai 2013
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Le Renard (ou Der Alte en VO), c’est un peu comme si tu prenais le concept du polar, que tu lui ôtais toute forme d’action trépidante, puis que tu laissais l’intrigue se dérouler au rythme d’un randonneur asthmatique. Dans ce monde de crimes pas trop violents et d'enquêtes qui traînent en longueur, on a Erwin Köster, alias "Le Renard", un commissaire avec autant de charisme qu’un panneau de signalisation, mais qui semble pourtant résoudre tous les meurtres avec l'enthousiasme d'un gars qui fait sa liste de courses.
Première chose à savoir : dans Le Renard, oublie les poursuites en voiture, les cascades spectaculaires ou les dialogues ciselés qui claquent. Ici, tout est question de calme et de méthode. Le commissaire Köster, vêtu de son trench-coat beige parfaitement repassé, arrive toujours sur les scènes de crime avec un regard fatigué et une expression qui dit : "Bon, qu'est-ce qu’on a encore ?". Son rythme est à peu près celui d'un escargot sous calmants, et on a parfois l’impression qu’il mène ses enquêtes uniquement pour occuper ses après-midis. S'il était un animal, ce ne serait pas un renard rusé, mais plutôt un paresseux très appliqué.
Les enquêtes ? Des affaires de meurtres plutôt banales, toujours résolues avec un calme olympien. Les suspects ne s’enfuient jamais en courant, car de toute façon, il n’y a aucun risque que Köster les poursuive. Ce dernier préfère discuter, poser des questions avec l’air de quelqu’un qui se demande s’il a bien laissé son fer à repasser éteint avant de partir. Chaque épisode se déroule comme une enquête au ralenti, où même les indices semblent attendre leur tour pour être découverts.
Côté tension dramatique, on frôle souvent le néant. Si tu aimes les thrillers qui te laissent haletant à la fin de chaque scène, Le Renard risque de te décevoir profondément. Ici, les dialogues sont plats, les intrigues prévisibles, et chaque suspect semble coopérer avec une docilité suspecte, comme s'ils savaient que résister serait futile (et trop fatiguant, surtout pour Köster). C'est comme un dîner de famille où tout le monde sait qui a volé la dernière part de gâteau, mais on fait semblant d’enquêter juste pour passer le temps.
Les personnages secondaires ? Pas de grande surprise non plus. Ses collègues suivent son exemple en faisant preuve d'un professionnalisme monotone. Ensemble, ils résolvent des meurtres comme d'autres font des mots croisés, le tout dans une ambiance qui oscille entre "après-midi chez le notaire" et "réunion d'immeuble où tout le monde s’en fiche un peu". Même les suspects semblent résignés à se faire prendre, souvent avec un soupir de lassitude, comme si avouer un crime faisait partie de la routine quotidienne.
Visuellement, Le Renard ne s’embarrasse pas de fioritures. Pas de décors spectaculaires, pas de scènes de nuit inquiétantes : juste des bureaux, des appartements propres mais fades, et des rues désertes où personne ne court jamais. Le tout baigne dans une ambiance tellement détendue que même la bande-son semble avoir abandonné l’idée de créer une quelconque tension. On est loin des lumières clignotantes et des néons des séries policières contemporaines. Ici, on est dans l'anti-spectacle, où l'ennui est un véritable art de vivre.
Même le format de la série semble s'être figé dans le temps, comme un vieux poste de télévision qui refuse de passer à la couleur. Rien ne change, jamais. Les épisodes s'enchaînent, les meurtres se résolvent (lentement), mais le commissaire Köster reste inchangé, imperturbable, presque immortel dans son inactivité élégante. On pourrait presque croire qu’il enquête sur lui-même, cherchant à savoir pourquoi il semble aussi détaché de tout ce qui l’entoure.
En résumé, Le Renard est une série policière pour ceux qui aiment les enquêtes où même l’ennui finit par s’ennuyer. Si tu apprécies les dialogues monocordes, les enquêtes sans véritable enjeu, et les commissaires qui semblent mener des investigations juste pour passer le temps entre deux cafés, alors cette série est faite pour toi. Pour les autres, mieux vaut chercher l’action et le suspense ailleurs, car ici, même les criminels semblent en train de somnoler avant l’arrestation.
Créée
le 15 oct. 2024
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