C’est au moins un projet qui a de l'ambition mais avec des points qui banalisent l’ensemble. Déjà c’est assez appréciable que cette fiction ne se soit pas trop éloigné des faits après avoir vu l’incompréhensible pseudo biographie de Tapie par Netflix… Les moyens dans les décors, les costumes et la photo sont présents, nous sommes plongés de manière crédible dans la Thaïlande des années 70 avec cette ambiance hippie. Ce cadre vivant apporte pour moitié l’intérêt de toute cette série avec ce contexte qui en dit beaucoup sur les motivations et caractères de tous les personnages.
C’est peut-être le choix de casting du couple de malfaiteurs et la manière dont ils sont traités qui atténuent la crédibilité de l’ensemble. Déjà production britannique oblige, le choix d’une actrice britannique pour jouer une québecoise et qui n’arrive pas à formuler une phrase de français intelligible ça sort complètement de la scène.
Tahar Rahim n’a aucune ressemblance physique avec le personnage mais il a fait un gros travail pour se fondre dans son rôle c’est indéniable, par contre son registre imposé ou non par la production impose une facette uniquement inquiétante du personnage qui met sans arrêt la pression, l’aspect séduction/bonhommie que l’on s’imaginerait pour attirer ses proies ne transparait pas du tout.
Au final le serpent restera insaisissable jusqu’au bout, pourquoi pas mais les multiples confrontations avec sa compagne pour le percer à jour tournent vite en rond en plus d’être inaudibles. Il ne ressort rien du tout des échanges avec sa mère ni avec ses autres compagnes non plus.
A contrario le reste du casting est excellent et l’intrigue autour du fonctionnaire hollandais est bien menée. Les scénaristes ont peut-être voulu être trop exhaustif au risque de passer trop de temps sur la partie Gautier/Monique beaucoup trop faible à mon goût. La série se suit globalement sans ennui et ça reste une bonne manière de découvrir cette histoire.