Tout le monde connaît certainement cette adaptation du roman de Jules Verne en dessin animé. Avec des personnages qui sont des animaux anthropomorphes, ce qui constitue un choix un peu étonnant. Un de mes anciens collègue blâmait d’ailleurs en partie ce dessin animé pour l’existence des furries. C’est vrai qu’elle était mignonne la princesse Aouda, renommée Romi pour une raison inconnue, en panthère violette.
Malheureusement ce dessin animé fait parti de ceux qui sont quand même mieux vu de loin avec beaucoup de nostalgie. Faut dire qu'il y a vingt six épisodes de vingt quatre minutes tout de même, et dans le roman il n'y a pas forcément matière pour autant, ou alors faut mettre en avant le côté éducatif en présentant chaque territoire traversé, ce que fait le roman, mais pas vraiment le dessin animé. Après tout un dessin vaut des centaines de mots.
C’est quand même très regrettable parce que le potentiel est clairement là et l’utilisation de ce voyage comme prétexte à se cultiver n’a rien d’original.
Donc il y a beaucoup de remplissage. De quatre personnages principaux, Philéas Fogg, Passepartout, Aouda et Fix le policier, on passe à sept, avec l’adjonction d’une mascotte ridicule, le rat Tico, d’un second policier pour permettre des dialogues avec le premier, et d’un personnage « méchant » payé pour faire échouer Philéas Fogg et qui tentera à chaque épisode de créer des ennuis à la petite équipe. Je comprends la logique de ces trois ajouts, mais ils m’horripilent.
Je ne suis plus le public visé bien sûr, et des études ont prouvé que les enfants recherchent la répétition dans la culture consommée bien plus encore que les adultes. Certains choix ont donc peut être été de bons choix. Par contre je ne suis pas convaincu qu’il faille absolument des personnages ridicules pour capter l’attention des enfants.
En tout cas d’un point de vue adulte, ces trois personnages ruinent l’histoire. Surtout Tico parce qu’il est insupportable et Transfer (mais quel nom est-ce là ?) le vilain loup qui monte sans arrêt des coups qui sont plus des tentatives de suicide qu’autre chose.
Et même avec les nombreuses péripéties invraisemblables rajoutées, il n’y a pas de quoi remplir ces vingt six épisodes, alors régulièrement on se retrouve avec un petit ballet musical, les personnages chantent le générique à bord d’un bateau, d’un train ou autre. Ça prend quelques minutes et c’est toujours ça que le scénariste n’aura pas à écrire.
Grosso modo la trame du roman est tout de même respectée. Il y a des petits détails arrangés, mais rien de trop choquant, si l’on exclue les manigances idiotes de Transfer. Je dirais même que l’ajout d’une étape en ballon est un plus. Il y a d’autres changements qui sont clairement pour le pire (passage du pont dans les Montagnes Rocheuses par exemple) mais qui demeurent du détail.
On peut regretter un peu la qualité des dessins. J’ai bien aimé l’épisode avec le traîneau (la neige c’est tout de suite plus facile), mais pour le reste c’est loin d’être impressionnant pour un dessin animé supposé nous faire rêver et voyager. Le Reform Club de Londres par exemple est loin de donner l’image de luxe et de décadence que le club réel peut donner. La fumerie d’opium où Fix va droguer Passepartout ne dégage non plus aucune ambiance.
Le fait est que j’en avais gardé un bon souvenir, et que même si l’adaptation ajoute beaucoup de mauvais, la base est très bonne. C’est sans doute plus un dessin animé pour les 5 à 9 ans que pour les préados, et il trahit un peu son époque. Mais dans ce cadre là, ce n’est pas si mal.
Critique tirée de mon blog.