Quand passent les cigognes.
Auteur indéniablement talentueux dans sa partie, Jean-Christophe Grangé n'a cependant pas de chance avec les adaptations ciné tirées de ses romans, donnant lieu à des films au mieux regardables ("Les rivières pourpres"), au pire catastrophiques ("L'empire des loups"), l'auteur lui-même se montrant parfaitement incapable de retranscrire à l'écran ses propres écrits sous forme de scénario.
Tourné sous forme de téléfilm en deux parties par Jan Kounen, "Le vol des cigognes" n'échappe malheureusement pas à la règle malgré les espoirs qu'il pouvait susciter. Dans un premier temps, l'ensemble fonctionne pourtant, d'une façon certes un peu bancale mais on y croit, le scénario prenant les libertés attendues sans trop de casse malgré quelques ajouts inutiles et une sacrée erreur de casting en ce qui concerne le personnage du flic suisse.
Puis tout part en miettes lors d'une seconde partie ayant décidé d'envoyer chier le roman initial, passant totalement à côté de ce qui faisait le sel de l'oeuvre de Grangé, délaissant la folie ambiante du récit au profit de longs tunnels explicatifs qui auront pour effet paradoxal de perdre d'avantage le spectateur, là où le roman était pourtant bien plus limpide dans sa complexité.
On se consolera comme on peu avec la mise en scène appliquée et névrosée de Jan Kounen et avec des images splendides mais ce n'est pas encore cette fois que l'univers de Jean-Christophe Grangé sera correctement transposé sur nos écrans.