Serait-il difficile d'adapter Jean-Christophe Grangé ? Plusieurs bides (« L'Empire des Loups », « Le Concile de Pierre »), un divertissement honnête (« Les Rivières pourpres ») : l'écrivain n'a jusqu'ici jamais vu l'un de ses romans donner une réussite totale sur grand écran. Ni sur petit d'ailleurs, « Le Vol des cigognes » n'étant donc pas le triomphe espéré.
Dix-neuf ans, pourtant, qu'on attendait de voir ce dernier intéresser un réalisateur : ce sera finalement Jan Kounen, qui n'était probablement pas le meilleur choix qui puisse exister. Car si le format télé lui permet de développer correctement une intrigue assez complexe (plus de trois heures quand même), on a l'impression de se perdre trop souvent en digressions, s'éloignant bien trop souvent d'un fil rouge pourtant étrange, voire fascinant par moments.
En effet, alors que ce polar parfois très sombre se déroulant aux quatre coins du monde avait tout pour nous offrir un « voyage au bout de l'enfer » terrifiant et infernal, nous suivons ces différentes péripéties sans désintérêt, mais sans passion non plus. La faute peut-être à une interprétation moyenne, ou encore des visions « hallucinogènes » un peu trop présentes. Cela dit, reconnaissons toutefois à Kounen un vrai sens visuel et la capacité à rendre certains passages vraiment prenants, notamment lorsque l'intrigue principale prend le dessus sur les détails sans envergure, à l'image de scènes d'action plutôt bien foutues.
Et puis il y a cette résolution franchement troublante à laquelle on ne s'attendait pas du tout, permettant à l'œuvre de conclure sur une bonne note. Intrigant donc, séduisant parfois, mais souffrant d'un trop grand manque de rigueur scénaristique (entre autres) pour convaincre pleinement. Allez Jean-Christophe, tu l'auras ta grande adaptation... Enfin, un jour... Peut-être...