Le Vol des cigognes, c’est un peu comme si tu décidais de prendre l’avion pour une enquête palpitante à travers le monde, mais que tu réalises en plein vol que l’appareil n’a pas vraiment de carburant pour aller jusqu’au bout. Inspirée du roman de Jean-Christophe Grangé, la série aurait dû être un thriller international captivant, avec une enquête mystérieuse sur la disparition des cigognes et des cadavres disséminés un peu partout. Mais au lieu de te tenir en haleine avec un suspense haletant, la série se perd dans des turbulences scénaristiques et s'écrase quelque part entre la Suisse et l’ennui total.
Tout commence avec Jonathan, un jeune ornithologue (parce que pourquoi pas), qui part sur les traces des cigognes migratrices après la mort mystérieuse de son mentor. Jusque-là, tout va bien, on a un point de départ intéressant. Mais très vite, l’intrigue prend un virage confus où meurtres, trafics, et mystères internationaux s’emmêlent sans jamais vraiment s’imbriquer correctement. C’est un peu comme si les scénaristes avaient voulu tout mettre dans la même valise, mais que celle-ci s’ouvrait à chaque aéroport, dispersant les pièces du puzzle un peu partout.
Le problème principal de Le Vol des cigognes, c’est que malgré ses ambitions internationales (on voyage en Israël, en Bulgarie, et au Congo, rien que ça), la série ne parvient jamais à te faire sentir cette urgence ou ce danger que tu es censé ressentir dans un thriller. Les scènes s'enchaînent, les paysages changent, mais tu restes étrangement détaché de l’intrigue, comme si les cigognes avaient emporté avec elles tout le suspense en migrant vers le sud. Ce qui aurait pu être une enquête haletante sur fond de complot international devient un enchaînement de péripéties trop confuses pour captiver.
Jonathan, notre "héros", est censé nous guider dans cette sombre affaire, mais sa personnalité est aussi fade qu’un sandwich sans garniture. Il traverse le monde et les cadavres avec une telle apathie que tu te demandes s’il est vraiment concerné par ce qui se passe autour de lui. Ses réactions manquent de relief, et tu ne t’attaches jamais vraiment à lui, ce qui est un problème dans une série où tu es censé suivre ses aventures de près. Quant aux autres personnages, ils oscillent entre clichés et seconds rôles anecdotiques, sans jamais véritablement s’imposer.
Visuellement, la série ne s’en sort pas trop mal. Les paysages exotiques sont plutôt bien filmés, et on sent que Canal+ a voulu mettre les moyens pour offrir quelque chose de cinématographique. Mais malgré ces beaux décors, l’atmosphère manque cruellement de tension. On attend des moments de suspense, des révélations chocs, mais tout est tellement plat que tu te retrouves à regarder ta montre en attendant que l’action démarre… sauf que ça n’arrive jamais vraiment.
L’autre point faible de la série, c’est son rythme. Les épisodes traînent en longueur, et les moments où tu espères des réponses ne sont que des transitions vers de nouveaux mystères, sans véritable explication. Le spectateur est baladé de lieu en lieu, de meurtre en meurtre, sans jamais être vraiment impliqué dans l’enquête. Les cigognes, quant à elles, restent une espèce de métaphore étrange qui n’est jamais pleinement exploitée, comme si elles volaient au-dessus de l’intrigue sans jamais vraiment s’y poser.
En résumé, Le Vol des cigognes est une série qui avait le potentiel de nous offrir un thriller international palpitant, mais qui se perd dans un scénario décousu et un manque de tension flagrant. Malgré des paysages bien filmés et une ambiance mystérieuse, l’enquête n’atteint jamais les sommets espérés, et les personnages peinent à susciter de l’intérêt. Si tu cherchais une série pour te plonger dans un bon mystère, prépare-toi à rester cloué au sol, car ici, le vol n’atteint jamais vraiment son altitude de croisière.