Le voyageur, pour l'instant, c'est seulement 4 épisodes diffusés sur France 3 depuis fin 2018. 4 intrigues de qualité, portées par un personnage puissant et attachant : Thomas Bareski, un flic lassé de voir des affaires irrésolues s'accumuler faute de temps et de moyens. Il s'est mis en disponibilité de la police, et enquête à sa manière, seul dans son van, sur les routes de France.
Le soin apporté à l'écriture est tout simplement exceptionnel. L'auteur aime ses personnages, même les plus discrets. Ce soucis du détail est parfaitement exploité par une réalisation efficace de Stéphanie Murat et une photo contrastée à souhait de Thomas Bataille.
Ici on est dans du pur polar, celui que les Français dévorent en romans par milliers chaque année : c'est intriguant, touchant, et prenant.
Jouant habilement avec les codes du western, l'auteur dépeint une France authentique, parfois blessée, oubliée, mais toujours vivante et humaine. Si chaque enquête met en scène un assassin sanguinaire, c'est toujours pour le confronter à la solidarité et l'humanité des autres personnages.
De la première à la dernière minute, porté par la musique "western" de Marco Prince, chaque épisode est une réussite, une immersion dans une région différente de France, où le moindre détail a son importance.
Seul au scénario, Hervé Korian réussit ici un tour de force : imposer à la TV française une qualité souvent jalousée chez nos voisins britanniques et scandinaves.
Bravo à la productrice Lissa Pillu d'avoir porté un tel projet, à l'encontre de nombreux "interdits" jamais assumés des chaînes françaises.