Série atypique que celle-ci.
On pourrait passer à côté. "Encore une histoire de voyage dans le temps !" pourrait-on dire (sans parler de sa date). On aurait tort. L'originalité de cette série tient dans le fait de présenter ce voyage dans le temps du point de vue du passé, l'action commençant lorsqu'un savant du XIXe siècle rencontre son arrière-arrière-petit-neveu, venu exprès de 1980 pour faire sa connaissance… mais aussi pour remonter plus loin dans le temps, en vue de rencontrer une jeune femme dont la gravure, jadis, le troubla.
Certes, la série n'échappe pas à quelques défauts, dont de grosses incohérences, une fin très brusque et un rythme beaucoup trop lent. Il est évident qu'une telle histoire était faite pour être racontée en un film de deux heures (deux heures et demie au grand maximum) et non en quatre épisodes d'une heure et demie.
Mais tout de même, quel régal ! Un très bel hommage à Jules Verne, avec une thématique et une narration proches de ce que l'on pourrait trouver dans ses œuvres. La confrontation de deux époques et la description des années 1980, que l'on entraperçoit au début de la série, sont savoureuses (gardons en mémoire le fait que cette série date de 1971) : Georges Brassens à l'Académie française, tout de même…
Et puis ce feuilleton, outre quelques interrogations prévisibles mais bienvenues (peut-on moralement changer le passé ?) a aussi le mérite de poser l'action à une époque peu explorée par les amateurs de science-fiction : la Révolution française, ici vue sous ses dehors les moins attrayants. Les amateurs d'uchronie auront même le bonheur d'en examiner une, assez séduisante :
Et si la Révolution française n'avait jamais eu lieu ?
Dernière raison de voir cette série : Roger Carel en Napoléon. Ça ne se refuse tout simplement pas.
PS : la machine à voyager dans le temps ressemble quelque peu au "TARDIS" du célèbre docteur.