On le sait, depuis le rachat par Disney, Star Wars file du mauvais côté de la force. Exfiltrée des salles de cinéma depuis l'échec de Solo, la license vient d'annoncer qu'elle se calmait aussi sur les séries, après l'annulation de The Acolyte. La partie jeu vidéo, est toujours le phare dans la nuit, bien que l'accord avec EA et la mort de Lucasarts ait fait beaucoup de mal.
Mais même à force d'essayer, on ne tue pas la cinquième franchise la plus lucrative de l'histoire (près de 100 milliards de dollars) si facilement. Me voilà encore attrapé par le marketing et une bande annonce prometteuse. À retenir, il s'agit bien d'un film Lego dans l'univers de Star Wars et pas l'inverse.
Un pitch intéressant, mais une expérience datée :
Depuis le rachat de Disney, l'erreur est de ne pas avoir adapté de nouvelles histoires et de rester obsédé par un passé décrépi : les épisodes 4 à 6. Alors un pitch qui mélange tout, inversant les rôles des gentils et des méchants a tout de la bonne idée : donner enfin vie à des anecdotes ou des personnages inventés par les fans entre deux films.
Malheureusement, alors que le pitch vendait la reconstruction de l'histoire bien connue de Star Wars, on s'arrêtera au stade de la déconstruction, puisque tout le lore reste en arrière plan. On est bien devant une nouvelle aventure Lego, où un personnage lambda part de rien pour devenir un héros : c'est dommage, à deux niveaux :
- Ce n'était pas pour çà que j'étais attiré par le film : la bande annonce me vendait Darth Jar Jar en méchant, j'étais conquis pas une sorte de What If dans Star Wars.
- L'expérience est datée : La Grande Aventure Lego était une excellente surprise, en 2014. Depuis, l'expérience et l'humour Lego a pris un coup de vieux et a trop été répétée par Chris Pratt, Ryan Reynolds et Marvel.
C'est une déception de déconstruire pour ne rien construire de neuf : on a une nouvelle fois le droit à une adaptation copier collée des épisodes 4 à 6 avec un humour enfantin et lourdingue en bonus.
Un format qui ne sait pas à qui s'adresser, et qui pâtit des obsessions de Disney et des valeurs enfantines LEGO :
Ce Rebuilt la Galaxy est une minisérie de 4 épisodes de 25 minutes. La durée d'un petit film d'animation, dont le découpage étonne : il y a un clair problème de rythme. Problème classique des plateformes, on sent bien que Disney ne sait pas à qui s'adresser. Vu l'humour et l'histoire de fraternité très classique, on pourrait penser aux enfants en bas âge, mais la déferlante de clin d'oeil parfois très niche (who shot first, Darth jar jar, Darth rey...) montre bien qu'on veut aussi attirer les fans originels. Il y a du budget, puisque quasiment tous les acteurs sont là (Mark Hamill et Daisy Ridley quand même), mais aucune scène marquante. La fin laisse même une suite ouvertement possible.
En plus de se coltiner les valeurs bon enfant hyper lourdes de Lego (la fraternité, la famille, l'éloge de la gentillesse et de l'humilité tendance angoisse) on a droit aux obsessions modernistes de Disney dont je ne plus supporter parler et qui plombent parfois le visionnage. La déconstruction perpétuelle et l'auto détestation de sa propre histoire est difficile à comprendre, alors qu'il y aurait eu beaucoup à dire sur certaines facettes des personnages.
En résumé, même si je n'ai pas perdu beaucoup de temps, Rebuilt the galaxy est une minisérie écrite pour les enfants et pour faire vivre l'héritage de Star Wars, mais en aucun cas pour surprendre ses fans : passez votre chemin.