Le pitch de départ est très intéressant. Humanité détruite, stage de survie en zone radioactive, rescapés dans une station spatiale : que de grands thèmes de science-fiction, certes vus et revus, mais toujours intéressants.
Les rescapés envoient 100 délinquants sur la Terre devastée 97 ans plus tôt pour voir si elle est vivable. Délinquants souvent légers car chaque crime est passible de la peine de mort pour les adultes et de l'emprisonnement jusqu'à âge adulte pour les mineurs.
En soi l'univers est cohérent : contrôle des naissances draconien, justice aussi, pour préserver un certain ordre social mais surtout éviter la surpopulation quand ressources et espace sont limités et tournent en circuit fermé. S'ils envoient des ados délinquants et pas des ingénieurs, c'est que ceux-ci sont des poids morts qui consomment sans rendre service à l'ensemble, et leur élimination entraîne un sursis bienvenu pour "l'Arche".
Au début pas beaucoup de surprises. Il est évident qu'ils ne sont pas seuls sur cette planète apparemment dévastée sinon la série aurait peu d'intérêt. Et c'est cette envie de découvrir les ruines de ce monde dévasté qui maintient une bonne partie de l'intérêt de la série.
Après, une partie de la série est trop "américaine" pour rentrer complètement dedans.
Je ne parle pas du fait qu'ils atterrissent dans les environs de Washington. Le fait que les USA soient un des pays possédant une station explique que 97 ans après ce soit de ce pays qu'ils aient le plus d'infos relatives a la guerre. De plus les USA étant une puissance majeure, ils étaient préparés et avaient des bunkers, à proximité de la capitale qui plus est.
Ce qui est plus dérangeant est commun à 99% des séries d'ados : les acteurs sont trop vieux! A part Octavia (parce qu'elle est petite) aucune ne fait ses 17 ans maximum, mais plutot la petite 20aine. Ils sont tous extrêmement beaux et minces, comme tous les acteurs de série télé. La série aurait gagné en impact avec un casting de réellement 17 ans dans cet univers ultraviolent. Convention américaine encore : alors que le recyclage est le mot d'ordre sur l'Arche, les condamnés à "flotter" ne doivent pas se déshabiller alors qu'il serait logique de garder leurs vetements. Si la nudité était un problème, un simple plan-buste aurait pu l'éviter!
Cependant au-dessus de tout ça, il y a de bons éléments : la mort y compris pour les personnages principaux, la mort (subie ET donnée) par des enfants, la psychologie des personnages et leurs dilemmes moraux évite des traitements trop manichéens (surtout pour Bellamy et l'évolution de Finn),certains maquillages sont très réussis bien qu'ils semblent guérir de leurs blessures bien trop vite étant donné qu'au milieu de la 2e saison, il ne doit s'être passé qu'un mois ou deux grand maximum depuis leur arrivée.
En matière de mise en scène, il y a quelques bonnes idées comme les flashs-backs saturés de lumière et de lens-flare, ainsi qu'une gestion assez habile de set-up/pay-off.
Petit coup de coeur perso : la domination complète de la nature avec une ville presque absente alors qu'ils sont en périphérie (et parfois même au centre) de Washington, alors que souvent le post-apocalyptique insiste généralement pour se passer dans des ruines de villes.
De plus il est intéressant de montrer que les survivants sont d'origines ethniques diverses, souvent afro-americains ou latinos, soit des descendants de la classe populaire, laissée pour compte mais robuste, alors que les réfugiés en bunker sont des Blancs, descendants des riches, mais fragiles et inaptes au changement.
edit : ce n'est pas toujours clair si on écoute pas bien les dialogues, mais il y a eu un bon travail sur la langue des "Grounders", car il ne s'agit ni plus ni moins que du "slang" américain poussé à l'extrême, avec des ajouts hispanophones (ils disent "fuego" pour "au feu"), et les lieux sont égalements des abbréviations : Washington D.C: devient Tondc (prononcé Tondissi)