Où l’improbable croisement entre Code quantum & Simon Werner a disparu.
Avant d’être un récit de voyage dans le temps mâtiné de cold case, Les sept vies de Léa c’est un lieu, Les gorges du Verdon, et ça fait un bien fou.
Léa tombe sur des ossements humains dans une rivière et apprendra vite qu’il s’agit du corps d’Ismaël, un garçon disparu depuis trente ans. Le lendemain de cette découverte, Léa se réveille en juin 1991, dans le corps de ce même Ismaël et vraisemblablement une semaine avant sa disparition.
La grande idée à mes yeux c’est d’avoir adapté le roman dans une version féminine sans qu’on agite les gros marqueurs dans l’ère du temps. Au contraire c’est davantage un drame familial doublé d’un lourd secret de bande, bref quelque chose qui respire une autre époque, un autre type de jeu. Et c’est précisément cette idée que la série va travailler : le voyage entre les époques, entre les corps.
Il faut reconnaître que l’interprétation est excellente, d’autant qu’ils sont quelques-uns à jouer un double rôle : le leur puis celui qu’ils incarnent en étant Léa. Car c’est toute l’originalité, à la fois ludique et en mouvement permanent : Léa se réveille chaque fois en juin 1991, le jour suivant – se rapprochant du jour redouté – dans le corps d’un autre. Ismaël étant jadis ami avec les futurs parents de Léa, cela occasionne des instants assez chouettes.
Bref, c’est assez réjouissant, pas toujours très subtil (trop de voix off illustrative, notamment) mais sans cesse rehaussé par un objectif romantique mais absurde puisque paradoxale : Léa est tombée amoureuse d’Ismaël et va donc tout faire pour l’empêcher de mourir. Mais elle découvre vite qu’en changeant des petites choses, il y a des impacts dans son propre présent.
J’essaie de pas trop en dire, mais c’est vraiment super. Et notamment la gestion entre les époques : Les allers et retours sont par ailleurs judicieusement dosés. Et on retrouve fort bien l’esprit des années 90.