Genèse particulière pour cette série d'OAV, a l'origine des transcription de parties de jeux de rôles parues dans des magazines durant les années 80 dont une partie en particulier illustrée par Yutaka Izubuchi aura un succès important, si important qu'en 1988 débute la parution de quatre romans écrit par Ryo Mizuno et toujours illustrés par Izubuchi, ce sont ces romans, Les Chroniques de la guerre de Lodoss qui seront adapté deux ans plus tard en animation par Akinori Nagaoka au sein du studio Madhouse.
La première chose qui saute aux yeux dès les premières minutes est la qualité et la complexité des character designs dont Nobuteru Yûki accouche, c'est simple on touche à la perfection de mon point de vue, les personnages débordent de classe et de charisme.


La représentation de cet univers est de tout ce qu'il y a de plus conventionnel tant dans le bestiaire que dans la composition des royaumes ou des archétypes, l'équipe de héros composée des sempiternelles guerrier, nain, mage, prêtre, elfe et voleur qui affrontent gobelins, dragons et elfes noirs. L'héritage Donjons et Dragons est omniprésent mais bien contrebalancé par la touche japonaise qui s'intéresse d'abord aux personnages et à leur évolution plus psychologique que matérielle. Le personnage central de la série, Parn, subit une véritable transformation au cours de cette série passant de l'adolescent téméraire mais maladroit à un véritable héros et ce sur plusieurs années.


Là où le bât blesse c'est justement cette gestion du temps, adapter quatre roman qui s’étale sur des années en 13 OAV c'est mission impossible, il y a donc énormément de compromis scénaristique à base d’ellipse et de royaumes traversés en cinq minutes ce qui réduit les évènements, leur importance semble amoindrie tant tout s'enchaine. Ainsi la première partie de la série prend bien son temps pour poser les personnages et conclure son arc correctement avent de littéralement sprinter pendant les derniers épisodes pour pouvoir tout y mettre, c'est vraiment dommage de se priver de se développement d'autant que chaque personnage présentés semble intéressant, potentiel gâché.
On peut rapprocher ce problème de rythme au format OAV qui se repose avant tout sur des fans de la licence d'origine ce qui limite les ambitions et les capacités de production, de ce fait certains passages souffrent d'une animation ultra limitée (les apparitions des dragons avant le dernier épisode font vraiment mauvaise impression puisque n'étant tout simplement pas animés), les chara design super détaillés n'aident pas non plus. Néanmoins l'équipe réunie pour cette série sait y faire et gère ces limitations de manière admirable, les poses iconiques fusent et la mise en scène est superbe (on a quand même des noms comme Rintaro au story-board), de même les rares moments ou l'animation s'emballe sont parfaitement choisis pour insister sur les moments importants.


Mais pourquoi j'aime autant la série malgré ces défauts ? C'est simple, l'ambiance est incroyable, tous les designs sont sublimés par le travail des seiyû qui rendent les personnages tous plus mémorables les uns que les autres, la musique est divine et donne un aspect très mélancolique a cette série, l'opening en est une parfaite démonstration. J'ai véritablement été transporté dans cet univers et sa mythologie, comme je l'ai dit tout va trop vite mais cela permet également une absence totale de temps mort ou de quelconque ennui. L'action est passionnante et atteint son paroxysme dans le dernier épisode qui est la définition même de l'épique. Enfin le personnage qui en tant que héros benêt des débuts n'exaspère jamais et est même plutôt réfléchit ce qui n'est pas toujours le cas chez les héros de récits initiatiques.


Le récent remaster HD permet de redécouvrir cette série sous un nouveau jour, toutes qes qualités étant amplifiées, l'univers développé ne donne qu'une envie celle d'y retourner car frustré par la courte durée de ces OAV que l'on peut prolonger avec le manga La Dame de Falis ou encore la nouvelle adaptation en série animée de 1998 sans pour autant retrouver l'exact plaisir que l'originale procure.

Khonda
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le 16 oct. 2016

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Khonda

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