Ce qu'on pourrait reprocher aux chroniques de San Francisco, et qui me pousse à cette note peu flatteuse, ce sont des derniers épisodes qui se précipitent et un manquent de développement à bien des endroits qui donnent une impression de maladresse un peu gênante. En tant qu'intrigue, ça ne fait en fait pas grand chose, tout est prévisible et on frôle parfois les facilités scénaristiques qui m'aurait fait grincé des dents dans d'autres conditions.
Mais le fait est que, malgré une série qui ne démarque pas tant par son scénario ou son image, les Chroniques de San Francisco se détache de la masse par son propos LGBT qui, au lieu de surfer sur la vague de popularité, écrit un véritable poème d'amour à la ville qui a vu éclore une population multicolore fascinante. S'il faut voir les Chroniques de San Francisco, c'est pour ses relations aigres-douces qui au lieu de taper dans le tragique des drames à deux sous, se contentent de dépeindre une complexité fascinante d'enjeux personnels différents et une maturité dans les personnages qui feront tout doux au coeur au lieu de réveiller une frustration exaspérante.
Pour cette ambiance qui réchauffe et rafraichit en même temps et pour son propos qui tape à 90% dans le vrai et l'actuel (et pour une série qui parle de racisme, d'homosexualité, d'adoption, de surdité, de transsexuel, et j'en passe, c'est tout de même un ratio révolutionnaire), foncez. C'est un bon moment à passer, du feel good en boîte et de l'amour en masse.