Un "running gag" qui s’essouffle

(Cette critique ne tient absolument pas compte des livres et se résume à la série en elle-même).
Cette série est typique de la descente crescendo vers les abysses à chaque nouvel épisode.

D'abord une entrée en matière puissante, des personnages attachants avec des acteurs justes dans un sur-jeu qui reste adéquat, un style graphique marquant et des décors majestueux, une histoire tragi-comique qui nous accroche aux premiers épisodes.

Et c'est après chaque épisode que la désillusion est la plus insidieuse : on retrouve systématiquement le même format (Nouvel environnement, introduction du Comte Olaf, mise en péril et résolution après péripéties similaires entre les différents chapitres de l'histoire).

La première fois, on peut rire ce cette fatalité que même la narration souligne, mais après plusieurs épisodes, un constat triste se présente à travers une question ultra cynique :

Combien d'épisodes d'une saison peut on manquer sans perdre le fil de l'histoire ?

En soit chaque arc de l'histoire apporte sa petite pierre à l'édifice dans la recherche d'informations par les protagonistes, le réel destin de leurs parents, etc. ; mais bout à bout, on pourrait résumer toute une saison en passages de quelques minutes. Mais le fait de ressentir au fur à mesure la sensation d'un scénario qui utilise le même ressort éculé au point de faire fuir le spectateur de l'histoire lorsque le point de rupture sera atteint donne une sensation amère de regarder un spectacle stérile.

Néanmoins, on ne pourra pas reprocher à l'oeuvre son ambivalence et son ironie dramatique qui font tout son charme et qui viennent soutenir les virulentes critiques sociales et culturelles qui sont abordées au cours des différents épisodes.

Au final, une oeuvre de bonne qualité tant au niveau du fond que de la forme, mais qui pourrait très rapidement vous faire perdre patience.