Élémentaires mon cher Murdoch
Murdoch est un détective catholique et passionné de science dans le canada protestant de la fin du XIXième siècle. Une sorte de croissement entre le Sherlock Holmes de Jeremy Brett et les experts Las Vegas (Oui parce que Murdoch et Ogden c’est un peu Grissom et Sarah).
Alors si l’on peut se moquer du léger côté théâtrale de certains épisodes dont toute l’intrigue se passe dans un ou deux décors autour desquels les suspects semblent graviter. Si l’on peut s’étonner du nombre impressionnant de femmes docteurs pour l'époque et trouver que Murdoch et ses compères semblent avoir un flair imparable pour révolutionner les technologies de leurs époques ou inventer les grands succès commerciaux du siècle, du scrabble à la peinture à chiffre, du groupe o à la télécopie en passant par la vidéo surveillance et le luminol (les experts je vous dis), et semble rencontrer l’intégralité des personnalités les plus en vu de l’époque, de Conan Doyle à Churchill en passant par Houdini et H.G. Wells. Il n’empêche que cette série possède de très bons atouts. A commencer par ses acteurs. Yannick Bisson arrive à jouer un Murdoch humain et touchant là où il aurait facilement pu être antipathique, tout en jouant sur le comique d’un personnage corseté et Hélène Joy donne, elle, au personnage de Ogden un côté pétillant et un brin de folie (et de sensualité) qui marche à merveille en opposition avec la réserve et l’apparente rigueur du personnage de Murdoch. Ensuite les personnages sont attachants de l’inspecteur bourru au grand cœur à l’agent Crabtree, nourrit de contes fantastiques et semblant vouloir jouer au grand en imitant Murdoch, en passant par le Docteur Grace qui suit la romance du détective comme elle lirait un roman d’amour. Et puis c’est intéressant de revoir la science et les technologies du début du siècle (Éther, eugénisme, balbutiement des la psychologie, équations de Maxwell …), même si cela à tendance parfois à faire un peu cours d’histoire forcé.
Alors certes la thématique ne change pas des séries policières qui seules semblent composées le paysage audiovisuel français mais comme le dit Murdoch « le monde du spectacle n’est pas connu pour son originalité ». Et puis après tout le côté carton pâte et théâtrale cité plus tôt se marie parfaitement au petit côté désuet de la série qui, en tant que grande fan de Jeremy Brett devant l’éternel, me ramène en enfance à l’époque où je me nourrissais avidement des aventures du détective à la pipe et au chapeau.