One Tree Hill, ou "la vraie vie" (ironie of course)
One Tree Hill (non, je ne m'abaisserai pas à écrire le nom français de la série, il est bien trop mauvais) est typiquement la série que tu as envie de détester. Juste pour le principe. Parce que c'est bourré de clichés, parce que c'est tout sauf réaliste, parce que c'est mélodramatique à souhait, parce qu'en français ça s'appelle "Les Frères Scott" (zut, raté), bref, ça ne peut être QUE mauvais. Une série pour ado en mal d'amour et de bons sentiments.
Et pourtant, pourtant on se prend au jeu. J'ai commencé à regarder cette série car je voulais me mettre à la VO sous-titrée en anglais, pour essayer de bosser un peu la langue. Je n'arrivais pas à le faire avec mes séries fétiches car le sentiment de perte était trop grand. Je cherchais donc une série que je pourrais suivre sans comprendre l'intégralité des dialogues et sans ressentir la frustration habituelle devant une réplique incomprise. Une amie avait en stock le coffret des 4 premières saisons de One Tree Hill, avouez que je ne pouvais sans doute pas trouver mieux !
Je me suis donc lancé, et, oserais-je le dire, j'ai eu du mal à m'arrêter (bon, je m'ennuyais un peu à l'époque, il faut le dire aussi).
Déjà, je kiff le basket, et j'ai une vision très nostalgique des mes années lycées, le cadre m'a donc bien plu. Ensuite, j'ai trouvé les personnages attachants avec leurs problèmes existentiels de lycéens boutonneux (si si, re-regardez la saison 1, Nathan était sacrément boutonneux) : l'amour, l'amitié, la popularité, la timidité, la famille (ou le manque de famille), les petites peurs, la naissance du sentiment de responsabilité, l'évolution des relations humaines...eh, on n'a pas grandi en Amérique, mais on est tous un peu passé par là non ?
Malgré tous leurs côtés clichés et caricaturaux, on se reconnaît dans ces personnages, on se laisse réconforter avec eux de mots qui nous ont peut-être un peu manqué (ou pas) à certains moments de nos vies : contrairement à nous, eux ne sont jamais seuls. Ils ont toujours une épaule sur laquelle pleurer et un ami ou un un morceau de famille qui viendra leur dire exactement ce qu'il faut pour remonter la pente. Et ça a beau être niais, c'est bien souvent juste et émouvant.
"Évidemment" me direz-vous justement, puisque "c'est bourré de bons sentiments". Certes, mais quand même, c'est plutôt bien fait.
On se laisse donc émouvoir, on se laisse emporter. On SAIT pourtant que c'est nul à souhait et on se le répète après chaque épisode, mais rien n'y fait.
Je pense donc que ce n'est pas une perte de temps que de regarder cette série. Ça soulage : ça met un peu de baume au cœur et ça laisse épris d'une douce nostalgie, pour peu qu'on ait eu des amis un peu comme ça nous aussi, au lycée.
Bon, par contre la partie de moi en manque de bons sentiments et de niaiseries bien sucrées a tout de même ses limites, et je rejoins facaw dans sa critique (http://www.senscritique.com/serie/Les_Freres_Scott/critique/13660014), il n'y a RIEN après la saison 4. Juste de l'argent à se faire pour tout ceux qui bossent sur la série.
Et je suis un tantinet agacée par ces gens qui adulent cette série et l'érigent en leçon de vie. Moi j'ai bien aimé, mais je prend la série pour ce qu'elle est et je n'irai jamais coller une citation des Frères Scott (et re-zut !) sur mon mur Facebook.