Microcosmos
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le 12 janv. 2022
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"Je la savoure ma solitude."
"On se croit le plus torturé de tous..."
Je ne suis pas d'habitude du genre à tout regarder d'un coup.
J'ai vu les 3 épisodes et presque 3 heures en quasi une seule session.
Tous les éléments d'une série banale de TF1 ou France 3 rendus passionnants avec pourtant les même ingrédients.
Je ne l'ai pas encore revue mais la réussite sur moi de cette mini série est sans doute due à une combinaison de son montage très fluide, très habile et surtout de l'idée des scènes et infos données par le regard de l'enfant.
Les rencontres ici et cette fois bien amenées entre les différents personnages ne m'ont pas parues artificielles et forcées (le montage et des scènes de regards m'ont rappelé 'Short Cuts' de Robert Altman).
Ce enfant et son regard et sens de l'observation m'ont étrangement fait un peu penser à mon Casper, à la manière de nous regarder de l'alien dans 'Under the skin', ou la manière de nous regarder d'E.T., voire même une sorte de Jeff Bridges dans Starman: Starboy?...
Le regard d'Antonin Chaussoy à si grand sourcils quasi arachnéens, fait parfois extraterrestre étudiant en entomologiste des grands humains et notamment leur vie sexuelle et sentimentale dont il essaye de faire sens: un peu comme les petits bonshommes verts dans 'Martian Go Home' nous observent copuler ou nous engueuler (scène de la grange ou chez le couple l'accueillant).
Son mentor lui dira qu'ils sont "en Hautes Herbes" ce qui m'a fait flasher ma scène favorite du Jurassic Park 2 et les vélociraptors 'dessinant' dans des champs...
J'aime beaucoup cet acteur, Jonathan Couzinié qui avec son regard à la Tom Hanks prend sous son aile le petit visiteur de leur monde rurale...
L'enfant ne comprend pas tout, on doit lui paraitre illogique et bizarre.
Tout le monde s'en fout mais son regard et ses longs cils m'ont aussi rappelé comment une de nos anciennes yorkie à la maison passait son temps à nous observer, pas qu'en cuisine, mais en voiture ou dehors aussi! Totalement silencieuse.
Des visiteurs nous disaient qu'on aurait dit une personne dans un corps de chien...
Cette oeuvre comporte une très belle scène de vélo: si beau moment pour un pré-ado.
Qui rappellera des souvenirs aux plus chanceux et fera sentir un peu les autres orphelins de ce genre de moments volés...
Et de manière légère, habile et subtile, sans qu'on s'en rende compte de suite, énormément de sujets sont en fait abordés et mentionnés sans lourdeur (au contraire de mon texte):
la crise 2008 qui a lentement ruiné une vieille famille locale, un exemple de ruine de blancs déclassés,
la dépression, le deuil, la police, les enfants, le manque d'enfant, l'envie d'enfant,
les gilets jaunes,
la paternité, les aidants, le coût du travail, la misère dans le monde agricole, la campagne et la gentrification, les querelles entre voisins (bien moins nombreuses qu'en villes où elles pullulent bien plus) etc.
Et c'est un film dont les fans de pieds à la Quentin Tarantino seront ravis: le pied nue d'Emmanuelle Devos est manipulé en gros plan dés le début en plein soleil.
Et plus tard, une femme a demi nue ne cesse de marcher pieds nus, chez elle.
C'est Louise Chevillotte dans un rôle souvent dévolu aux hommes (ceux qui justifient leurs écarts hors-mariage, par le manque de jambes écartées à la maison!).
Une bonne idée d'inversion. Comme le rôle d'ailleurs d'India Hair, libre et butineuse.
C'est elle qui je crois a le plus d'expressions et émotions variées à jouer. Cette garde-champêtre est comme le sous-estimé "janitor" dans 'Breakfast Club', pas haut placée dans la hiérarchie mais "les yeux et les oreilles" de la région.
Elle sera clé!
Comme d'ailleurs Lazare Gousseau qui joue le dépressif , le "perdu", au passé flamboyant...riche personnage, objet de toute notre attention..., leurrée?
"...j'ai une petite pente à remonter...""
"vous n'avez pas de femme?"
Créée
le 6 janv. 2022
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