C'est grâce au conseil avisé de ma grand-mère, admiratrice de la série, que je découvris enfant sur sa télévision "Les Incorruptibles". Je devais avoir 10 ans à l'époque et ce fut un choc et une passion qui ne m'a plus quitté depuis.
Souvenir...
Au commencement était le générique en forme de bande-annonce de l'épisode à venir :
Voix-off d'un speaker au ton dramatique égrainant la "une" d'un journal sur fond d'une partition jazzy de Nelson Riddle.
En quelques minutes, le climat était instauré et le décor planté.
J'allais suivre fiévreusement pendant moins d'une heure les exploits d'Eliott Ness et de ses acolytes pourfendant le crime et autres délits dans le Chicago des années 30.
A mon humble avis, certainement la plus grande création télévisuelle américaine des années 60.
Beaucoup d'ingrédients concouraient à cette réussite :
- beauté formelle des épisodes (cadrages serrés, décors réalistes mais sans pittoresque)
- concision et densité dramaturgique des intrigues
- dispositif souvent en huis-clos enserrant les personnages
- choix judicieux des acteurs au jeu précis et minimaliste
- unité de temps/lieu/action qui semble se répéter mais toujours au service du scénario
- plaisir à découvrir, outre Robert Stack, toute une galerie de talentueux comédiens en devenir : (Bruce Gordon, interprète de l'odieux Frank Nitti en 30 épisodes, Claude Akins, Martin Landau, Lee Marvin, Robert Redford, Barbara Stanwyck, Lee Van Cleef, etc...).
A la différence de la Prohibition, période évoquée dans la série, celle-ci est à consommer sans modération !